À l’occasion d’un rassemblement mondial, l’Organisation des Nations Unies a présenté un rapport concernant la situation globale relative à l’eau. Pénuries, accès limité, problèmes sanitaires et manque de coopération sont au menu de document qui devrait servir de support dans le but d’améliorer les choses.
Une situation mondiale alarmante
La Conférence des Nations Unies sur l’eau, la première du genre depuis une génération, s’est tenue au Siège de l’ONU à New York du 22 au 24 mars 2023. Cet événement a été salué comme pouvant potentiellement accélérer l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement d’ici à 2030. À cette occasion, les responsables ont présenté un rapport élaboré conjointement par l’UNESCO et l’Agence ONU-Eau.
La situation est délicate, comme en témoigne le chiffre suivant : entre 2 et 3 milliards de personnes dans le monde vivent une pénurie d’eau pendant au moins un mois par an. Malheureusement, le chiffre pourrait subir un accroissement durant les deux prochaines décennies, surtout dans les villes où la demande en eau potable devrait augmenter de 80 % d’ici 2050.
Évoquons également l’accès limité à l’eau potable. Selon le rapport, 2 milliards de personnes n’ont pas accès à une eau dont la potabilité est garantie. De plus, environ 3,6 milliards de personnes ont un accès limité à une eau ayant transité dans un système d’épuration. L’Afrique subsaharienne est la zone du globe la plus touchée avec 70 % de la population.
Questions sanitaires et géopolitiques autour de l’eau
Cette question sanitaire est très importante. Le rapport indique qu’en 2020, pas moins de 500 millions de personnes utilisaient toujours des toilettes à ciel ouvert. Or, ce type de toilettes comportent de forts risques de transmission de maladies, principalement en raison du ruissellement des eaux usées. La situation s’améliore, mais le chemin reste très long. En effet, la part de la population mondiale ayant accès à l’eau potable dans le logement est passée de 70 % en 2016 à 74 % en 2020.
Cette question sanitaire se pose également du côté des établissements de santé. En 2021, seul un établissement sur dix bénéficiait d’une connexion à un service d’épuration des eaux. Autrement dit, 850 millions de personnes fréquentent un de ces lieux n’ayant aucune eau potable arrivant des robinets.
Enfin, le récent rapport souligne le manque de coopération entre les pays, un problème se jouant sur la scène géopolitique. L’ONU rappelle que 153 pays abritent 286 fleuves et bassins versants à cheval sur des frontières. Cependant, seulement la moitié de ces pays ont des accords de coopération concernant le partage de l’eau. Ce problème semble d’ailleurs très urgent puisque cette Conférence des Nations Unies a principalement eu lieu pour cette raison.
