On sait désormais pourquoi le Mirza zaza possède des testicules aussi imposants

Crédits : Melanie Seiler / Wikimedia Commons

Le microcèbe géant du nord (Mirza zaza) est le primate possédant les plus gros testicules par rapport à sa taille et à son poids. Si l’on ignorait jusqu’à présent l’utilité de posséder des attributs aussi imposants, une équipe de chercheurs britanniques et germaniques ont aujourd’hui trouvé la réponse : ils permettraient d’être un bien meilleur reproducteur!

Et la palme d’or du lémurien aux plus gros testicules — relatives à la taille/masse de l’animal — est décernée au… microcèbe géant du nord (Mirza zaza) ! Rien d’étonnant lorsque nous prenons connaissance de ses mensurations. Ses attributs représentent en effet environ 5,5 % de sa masse corporelle totale qui est quant à elle, en moyenne, de seulement 300 grammes. En d’autres termes, si un humain était doté des mêmes proportions, ses testicules pèseraient près de 4 kg et leur volume avoisinerait ni plus ni moins celle d’un pamplemousse !

Cette espèce de primate, endémique à l’île de Madagascar, n’a été découverte qu’en 2006 et les scientifiques n’ont eu de cesse de se demander depuis lors quels avantages évolutifs pouvait bien retirer l’animal de telles dimensions. Pour répondre à cette interrogation, une équipe de zoologues britanniques et germaniques ont réalisé une étude dont les résultats ont été publiés dans la revue American Journal of Physicial Anthropology. D’après les conclusions des chercheurs, la taille des valseuses de l’animal n’aurait pas pour simple vocation d’impressionner les femelles, mais contribuerait surtout à leur donner un bénéfice reproducteur certain. En effet, les scientifiques ont découvert que le Mirza zaza ne possédait aucune saisonnalité dans la reproduction contrairement à beaucoup d’autres espèces de lémuriens. Ainsi, qu’il vente ou qu’il pleuve, le microcèbe du nord est toujours prêt à s’adonner à quelques parties de jambes en l’air pour assurer la pérennité de son espèce. En outre, les chercheurs ont remarqué que le Mirza zaza n’hésitait pas non plus à se livrer à la polygamie, et ce, aussi bien du côté mâle que femelle.

Des mœurs quelque peu légères donc et qui feraient presque sourire si l’on ne savait pas l’espèce menacée par la déforestation qui occasionne la destruction de leurs habitats. Ces découvertes pourraient néanmoins permettre d’améliorer l’efficacité de la préservation en apportant une meilleure compréhension de la façon dont se reproduit l’animal.

Enfin, soulignons que le Mirza zaza n’a pas réellement de quoi être fier de ses impressionnantes mensurations. Les chercheurs ont en effet déterminé que la taille démesurée de ses attributs aurait pour principales causes l’abondance des ressources alimentaires, mais également et surtout la consanguinité. Par ailleurs, devoir porter une paire de testicules aussi imposante ne doit pas être évident tous les jours lorsque l’on passe sa vie à sauter de branche en branche… les chocs pouvant être fréquents et surtout très douloureux !

Sources : Oxford Brookes University, Journal of Physicial AnthropologySciences & Avenir