Un nouveau logiciel peut maintenant déterminer l’heure exacte d’un décès

scène de crime mort police
Crédits : Wikimedia Commons / Yuki Kimura

En analysant les changements dans l’activité des gènes d’une personne décédée, un nouveau logiciel peut maintenant déterminer l’heure exacte du décès. De quoi faciliter les investigations médico-légales.

Chaque information nous concernant est contenue dans nos gènes. Mais ces derniers peuvent-ils prédire, non pas l’heure à laquelle nous mourrons à l’avenir, mais l’heure à laquelle la mort est survenue ? Il semblerait que oui. Des chercheurs du Centre de régulation génomique (CRG) de Barcelone en Espagne, ont récemment étudié l’activité génique qui survient dans les tissus humains après la mort. Ils ont alors découvert des tendances distinctes permettant de remonter à l’heure exacte de la mort d’une personne. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Nature Communications.

« On observe une réaction des cellules à la mort de l’individu », explique à BBC News Roderic Guigó, principal auteur de cette étude. « On peut voir des processus actifs dans certains gènes, ce qui signifie qu’il existe encore une activité au niveau des mécanismes de transcription génétique pendant un certain temps après la mort ».

Pour cette étude, l’équipe a examiné 9 000 échantillons issus de 39 tissus différents. Chaque échantillon contenait des données sur l’intervalle de temps entre la mort du sujet et le moment où l’échantillon a été prélevé. S’appuyant sur la modélisation numérique et sur l’apprentissage automatique de l’informatique, les chercheurs ont ensuite développé un logiciel permettant d’identifier l’heure de la mort de 129 personnes à partir de l’analyse des gènes contenus dans certains tissus. « Pour le moment c’est un programme purement académique », note le chercheur, « visant à montrer que les profils d’activité génétique des tissus peuvent être des indicateurs de l’heure d’un décès ».

Chaque tissu présente par ailleurs un profil d’activité génétique différent. « La réaction des cellules à la mort varie en fonction des tissus », note le chercheur. « On constate par exemple assez peu de variations dans l’activité génétique du cerveau ou de la rate alors qu’on observe de brusques baisses ou hausses d’activité dans plus de 600 gènes liés aux muscles après la mort ». Cet historique de hausse et de baisse d’activité peut alors servir à déterminer l’heure du décès. Il serait alors maintenant possible d’établir plus précisément le moment de la mort d’une personne, à 9 minutes près.

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