Nos sacs en plastique libèrent des gaz à effet de serre

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Crédits : Ben Mierement/NOAA

De nouvelles recherches de l’Université d’Hawaï à Manoa révèlent que non seulement la lumière décompose le plastique, mais libère également le méthane et l’éthylène, deux des plus importants gaz à effet de serre.

Chaque année, huit millions de tonnes de plastique terminent leur vie dans l’océan. Une pollution visuelle mortelle pour la vie marine qui se triple d’un nouveau fléau quant à lui invisible : l’émission de gaz à effet de serre qui contribue au réchauffement climatique. Des chercheurs de l’Université d’Hawaï ont en effet prélevé des échantillons des sept types de plastiques les plus courants, en surveillant leur production de gaz. Tous les échantillons ont émis du méthane et de l’éthylène, mais le polyéthylène basse densité (LDPE) exposé à l’air produisait plus de gaz que toutes les autres combinaisons. Il constitue aujourd’hui la moitié du plastique sur Terre.

Plus la matière était exposée au soleil, plus elle libérait de méthane et d’éthylène selon ces chercheurs dont les travaux sont parus dans la revue PLOS One. Les rayons ultraviolets (UV) décomposent en effet lentement le matériau. Au fur et à mesure que le plastique vieillit, il se brise et c’est ainsi que des micro-fragments de plastique finissent par flotter dans l’océan.

Les chercheurs ont ensuite analysé si la taille des déchets plastique avait une importance. Ils ont notamment comparé des billes de plastique avec de la poudre. Il s’avère que la poudre a une surface de contact beaucoup plus élevée : « On a vu qu’il y avait 488 fois plus de méthane produit sous cette forme. Plus c’est petit, plus la surface de contact est élevée, plus il y a de gaz de produit« .

Si la quantité de gaz provenant du plastique reste relativement faible, la surface de plus en plus grande des plastiques dégradants explique pourquoi le problème ne fera que s’aggraver. « C’est très inquiétant, car tout le plastique que nous avons produit depuis 1950 est toujours sur Terre, et il se dégrade en ce moment même, donc il produira de plus en plus de méthane« , explique Sarah-Jeanne Royer, océanographe à l’université d’Hawaï et principale auteure de l’étude.

Il est également difficile de dire si le plastique se comporte réellement comme les morceaux analysés en laboratoire. Les chercheurs ont en effet ici analysé des échantillons purs de chaque plastique, mais ceux retrouvés dans les océans et déchargés ne sont généralement pas purs. Les producteurs de plastique ajoutent notamment des additifs de renforcement. Les chercheurs ont tenté de contacter les producteurs pour connaître le contenu de leurs plastiques, mais tous ont refusé de fournir ces informations.

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