Sur Neptune, une gigantesque tempĂȘte apparue en 2015 est en train de se dissiper

Crédits : Capture YouTube / Nasa Goddard

À plus de 4 milliards de kilomĂštres de notre planĂšte, sur Neptune, une tempĂȘte sombre et sinistre – autrefois aussi grande que l’ocĂ©an Atlantique – est apparue en 2015. Aujourd’hui, elle semble lentement disparaĂźtre sous l’Ɠil avisĂ© du tĂ©lescope spatial Hubble. Une observation saisissante qui va Ă  l’encontre des thĂ©ories formulĂ©es jusqu’alors.

À la fin des annĂ©es 1980, d’immenses tempĂȘtes sombres ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes sur Neptune, la plus Ă©loignĂ©e des planĂštes de notre systĂšme. C’est le vaisseau spatial Voyager 2 de la NASA qui nous a permis Ă  l’époque de voir de prĂšs la planĂšte pour la premiĂšre fois. Depuis lors, seul Hubble fut Ă  mĂȘme de suivre ces caractĂ©ristiques normalement insaisissables. En effet, le tĂ©lescope distingua au milieu des annĂ©es 1990 deux tempĂȘtes sombres, qui apparaissaient puis s’évanouissaient. MĂȘme chose il y a quelques mois : une gigantesque tempĂȘte observĂ©e pour la premiĂšre fois en 2015 est aujourd’hui en train de rĂ©trĂ©cir.

Cette sĂ©rie d’images du tĂ©lescope spatial Hubble prise sur 2 ans suit la disparition du vortex sombre gĂ©ant sur la planĂšte Neptune. La tache ovale est passĂ©e de 4 980 km Ă  environ 3 700 km de diamĂštre au cours de la pĂ©riode d’observation. CrĂ©dit : NASA, ESA

Cette nouvelle tempĂȘte tourbillonne dans une direction anticyclonique, draguant des matĂ©riaux au plus profond de l’atmosphĂšre de la gĂ©ante de glace, un peu comme la Grande Tache rouge de Jupiter. Bien qu’ils ne peuvent ĂȘtre mesurĂ©s directement, cette configuration reste pour les astronomes une occasion unique d’étudier les vents de Neptune. Au milieu de ce tumulte, vous retrouverez donc probablement du sulfure d’hydrogĂšne – reconnaissable avec son odeur particuliĂšre rappelant celle des Ɠufs pourris.

Les vortex de Neptune ne durent ici que quelques annĂ©es, et c’est prĂ©cisĂ©ment ce qui les diffĂ©rencie du vortex de Jupiter, qui est lui visible depuis au moins 200 ans. Ceux-ci semblent par ailleurs se comporter diffĂ©remment de ce que les chercheurs prĂ©disaient jusqu’alors. De prĂ©cĂ©dentes simulations indiquaient en effet que les anticyclones – sous le cisaillement du vent de Neptune – devaient normalement dĂ©river vers l’équateur avant de finir par exploser. Au contraire, la tache sombre qui a Ă©tĂ© vue pour la premiĂšre fois aux latitudes mĂ©ridionales moyennes semble doucement s’éteindre. Le lancement prĂ©vu au printemps 2019 du tĂ©lescope James Webb pourrait nous permettre d’en apprendre davantage.

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