Ă plus de 4 milliards de kilomĂštres de notre planĂšte, sur Neptune, une tempĂȘte sombre et sinistre – autrefois aussi grande que lâocĂ©an Atlantique – est apparue en 2015. Aujourdâhui, elle semble lentement disparaĂźtre sous lâĆil avisĂ© du tĂ©lescope spatial Hubble. Une observation saisissante qui va Ă lâencontre des thĂ©ories formulĂ©es jusquâalors.
Ă la fin des annĂ©es 1980, dâimmenses tempĂȘtes sombres ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes sur Neptune, la plus Ă©loignĂ©e des planĂštes de notre systĂšme. Câest le vaisseau spatial Voyager 2 de la NASA qui nous a permis Ă lâĂ©poque de voir de prĂšs la planĂšte pour la premiĂšre fois. Depuis lors, seul Hubble fut Ă mĂȘme de suivre ces caractĂ©ristiques normalement insaisissables. En effet, le tĂ©lescope distingua au milieu des annĂ©es 1990 deux tempĂȘtes sombres, qui apparaissaient puis sâĂ©vanouissaient. MĂȘme chose il y a quelques mois : une gigantesque tempĂȘte observĂ©e pour la premiĂšre fois en 2015 est aujourdâhui en train de rĂ©trĂ©cir.

Cette nouvelle tempĂȘte tourbillonne dans une direction anticyclonique, draguant des matĂ©riaux au plus profond de lâatmosphĂšre de la gĂ©ante de glace, un peu comme la Grande Tache rouge de Jupiter. Bien quâils ne peuvent ĂȘtre mesurĂ©s directement, cette configuration reste pour les astronomes une occasion unique dâĂ©tudier les vents de Neptune. Au milieu de ce tumulte, vous retrouverez donc probablement du sulfure dâhydrogĂšne – reconnaissable avec son odeur particuliĂšre rappelant celle des Ćufs pourris.
Les vortex de Neptune ne durent ici que quelques annĂ©es, et câest prĂ©cisĂ©ment ce qui les diffĂ©rencie du vortex de Jupiter, qui est lui visible depuis au moins 200 ans. Ceux-ci semblent par ailleurs se comporter diffĂ©remment de ce que les chercheurs prĂ©disaient jusquâalors. De prĂ©cĂ©dentes simulations indiquaient en effet que les anticyclones – sous le cisaillement du vent de Neptune – devaient normalement dĂ©river vers lâĂ©quateur avant de finir par exploser. Au contraire, la tache sombre qui a Ă©tĂ© vue pour la premiĂšre fois aux latitudes mĂ©ridionales moyennes semble doucement sâĂ©teindre. Le lancement prĂ©vu au printemps 2019 du tĂ©lescope James Webb pourrait nous permettre dâen apprendre davantage.
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