La NASA et l’ESA unissent leurs forces pour envoyer un rover sur Europa, la lune de Jupiter

Crédits : NASA/JPL-Caltech/SETI Institute

La NASA et L’ESA annonçaient il y a peu la signature d’un contrat industriel pour la première mission d’astronautes à bord du véhicule spatial Orion. L’agence américaine et l’agence européenne uniront une fois de plus leurs forces pour un voyage beaucoup plus long, vers Europa, la lune de Jupiter, suspectée de pouvoir abriter la vie.

Europa est censée être un chaudron potentiel pour la vie. C’est notamment grâce aux ondes magnétiques d’Europe que l’on est en mesure de supposer que sous la gigantesque couche de glace qui recouvre le satellite gît en effet un océan d’eau salée et liquide. Europe serait donc l’endroit le plus probable où la vie pourrait se former. La lune de Jupiter, à l’instar d’Encelade, attire donc aujourd’hui tous les regards. Il faudra pourtant plus de six ans pour y arriver. Cependant, si les prédictions se confirment, ce long voyage en vaudra la peine. Le plan fut d’ailleurs dévoilé le 24 avril dernier à Vienne, en Autriche, lors de la réunion annuelle de l’Union européenne des Géosciences. La NASA et l’Agence spatiale européenne (ESA) vont alors unir leurs forces pour planifier cette mission baptisée Joint Europa Mission dont le lancement serait pour 2020.

« L’idée, c’est que si l’on pense que l’exploration d’Europa pour la recherche de vie microbienne est importante, alors ce devrait être une aventure internationale », a notamment déclaré Michel Blanc, de l’Institut français de recherche en astrophysique et planétologie à Toulouse au site New Scientist. « Le but ultime est d’aller à la surface et de chercher des biocombustibles de la vie ».

[/media-credit] Crédits : Latitude0116 / Wikipedia

La mission se décomposerait alors en trois étapes majeures. La première consisterait à envoyer un rover sur la surface durant 35 jours pour échantillonner et filtrer le matériel présent sur place comme les biomolécules et les métabolites. Pendant ce temps, un orbiteur passerait environ trois mois à prendre des mesures laser, magnétiques et sismiques dans le but de mieux décrire la structure de base de la lune. Il se concentrerait notamment sur la composition et l’épaisseur de l’océan, déjà compté pour être salé et riche en sels de magnésium suite à des observations antérieures d’infiltrations vers la surface par d’autres sondes spatiales volant à proximité. Enfin, à l’instar de Cassini sur Saturne dans les prochaines semaines, l’orbiteur viendrait s’écraser sur la lune, mais rassemblerait et transmettrait au passage des données sur la composition de l’atmosphère ténébreuse d’Europa en identifiant des gaz nécessaires à l’émergence de la vie tels que le dioxyde de carbone et l’oxygène.

Si tout se déroule comme prévu, la mission durerait six ans et demi. Il faudrait presque cinq ans au vaisseau pour atteindre Jupiter, suivis de quelques manœuvres très compliquées dans le système Jovien regroupant la planète géante gazeuse Jupiter et l’ensemble des objets se trouvant dans sa sphère d’influence comme les lunes galiléennes : Io, Ganymède et Callisto ou encore les anneaux de Jupiter. Il faudra également compter sur le rayonnement intense qui règne autour de la géante et éviter de contaminer Europa avec des organismes clandestins importés depuis la Terre. Le voyage n’est donc pas sans risques, mais les deux agences travailleront ensemble en usant de leurs forces respectives. Notons que de son côté, la NASA a déjà une mission prévue à destination d’Europa (officiellement baptisée Europa Clipper), mais aucun rover n’est prévu à la surface. De même, l’ESA planifie une mission vers Ganymède, une autre lune de Jupiter, mais là encore, aucun rover ne débarquera à la surface.

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