Le mystère des « nuits lumineuses » enfin élucidé

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Le phénomène des « nuits lumineuses » (caractérisées par un ciel nocturne inexplicablement clair) a longtemps laissé les scientifiques perplexes et bien incapables d’expliquer pourquoi le ciel s’illuminait de manière anormale. Le mystère vient d’être résolu.

Si vous n’êtes pas familier avec cet étrange mystère des « nuits lumineuses », pas de panique. Ces nuits ont toujours été des événements rares et encore plus aujourd’hui en raison des effets de la pollution lumineuse sur le ciel nocturne. Imaginez-vous alors sur votre terrasse, la nuit, capable de lire votre journal tant le ciel est clair. Les rapports d’observation comme ceux-ci, datant de la Rome antique, ont longtemps laissé scientifiques et spectateurs perplexes, incapables de trouver une explication « logique » à ces nuits exceptionnellement « claires ». Grâce à une équipe canadienne s’appuyant sur des données satellites, c’est désormais chose faite.

Dans une étude publiée cette semaine dans Geophysical Research Letters, Gordon Shepherd et son collègue Young-Min Cho suggèrent que le phénomène résulterait de pics de lueurs d’air — ou de lumières du ciel nocturne — qui correspondent à de faibles émissions de lumière visible par l’atmosphère terrestre. L’apparition de tels pics serait due aux ondes de Rossby, ces mouvements ondulatoires et planétaires d’air dans la haute atmosphère.

La partie verte de la lumière du ciel nocturne se produit lorsque la lumière du soleil dans la haute atmosphère sépare l’oxygène moléculaire en atomes d’oxygène individuels. Quand les atomes se recombinent, ils éliminent l’excès d’énergie comme des photons dans la partie verte du spectre de la lumière visible en donnant une teinte verdâtre au ciel. Les chercheurs ont ensuite associé ces événements avec l’augmentation et la baisse des ondes zonales (Onde de Rossby). Ces ondes sont influencées par les intempéries sur la surface de la Terre et se déplacent autour de la haute atmosphère. Lorsque des pics d’ondes s’alignent, ils produisent en certains points spécifiques du globe des phénomènes quatre à dix fois plus lumineux que lors des périodes nocturnes classiques, et peuvent s’étaler sur plusieurs nuits.

Selon les données collectées par l’équipe, une « nuit lumineuse » se produirait quelque part sur Terre en moyenne sur environ 7 % des nuits. Son observation serait toutefois conditionnée au fait d’être placé dans un endroit isolé de toute pollution lumineuse, sous un ciel dégagé et sans Lune. Ainsi il pourrait être possible de prévoir l’une de ces « nuits lumineuses » en surveillant les ondes de Rossby et l’alignement de leurs pics, ces nuits pouvant parfois nuire aux observations des astronomes.

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