Les momies les plus vieilles du monde ont passé un scanner !

Crédits : Wikimedia Commons

Au Chili, une quinzaine de momies parmi les plus anciennes jamais retrouvées ont été analysées afin de percer leurs secrets. Mais qu’ont trouvé les scientifiques ?

Ces momies ont été élaborées par le peuple Chinchorro ayant vécu de -10 000 à -3000 sur le littoral du désert d’Atacama, situé aujourd’hui au nord du Chili. Ces chasseurs et pêcheurs étaient passés maîtres dans l’art de momifier leurs morts, et furent parmi les premiers à le faire. Les momies ayant fait l’objet d’analyses ont été réalisées il y a 7400 ans, soit deux millénaires avant les momies égyptiennes !

Une quinzaine de ces momies ont été passées au scanner par le procédé de tomodensitométrie à la clinique de Los Condes située à Santiago. Le chef de radiologie de l’établissement, interrogé par l’AFP, a déclaré que le processus a permis de radiographier de façon précise « des milliers d’images de moins d’un millimètre ».

« L’étape suivante, c’est de faire la dissection de ces corps de manière virtuelle, sans les toucher, afin de nous assurer de pouvoir les conserver encore 500 000 ans », poursuit l’intéressé.

Ainsi, il s’agissait de reconstituer la morphologie du peuple Chinchorro par le biais d’images de synthèse. Les chercheurs se sont alors basés sur les momies, auxquelles ils ont ajouté virtuellement des muscles, un menton ainsi qu’un nez. Mais ce n’est pas tout puisque l’expérience avait également pour but de mieux comprendre la manière complexe avec laquelle ces momies ont été constituées. Il s’avère que les Chinchorro connaissaient très bien l’anatomie humaine, car le procédé de momification est tout simplement incroyable.

Les Chinchorro retiraient la peau puis les muscles des morts afin de n’obtenir qu’un squelette. En partant de ce dernier, ils reconstituaient la forme du corps du défunt avec du bois et de la fibre végétale, le tout enduit d’argile, avant de replacer l’authentique peau.

« C’est la famille (du défunt) elle-même qui fabriquait la momie. Elle n’a pas de structure osseuse et il s’agit donc d’une figurine qui pourrait être une représentation d’un individu que l’on n’a pas pu momifier »,
explique Veronica Silva, responsable du département d’anthropologie du Musée national d’histoire naturelle de Santiago.

Après ces révélations stupéfiantes, d’autres pourraient suivre à l’avenir puisque le travail de recherche se poursuit. À suivre !

Voici un documentaire sur le peuple Chinchorro (espagnol sous-titré anglais) :

Sources : Futura Sciences – Sciences et Avenir