La molécule d’un arbuste asiatique pour lutter contre le cancer de la peau

Mélanome cancer de la peau
Crédits : National Cancer Institute

Des chercheurs strasbourgeois ont découvert une molécule présente dans un arbuste originaire d’Asie du Sud-est qui parviendrait à lutter efficacement contre le cancer de la peau.

Une fois n’est pas coutume, la Nature vient au secours de l’Homme. En effet, des chercheurs de l’université de Strasbourg ont réussi à isoler une molécule, appelée flavagline, qui existe à l’état naturel dans l’écorce d’un arbuste d’Asie du Sud-Est et serait d’une efficacité redoutable contre les mélanomes métastasés. Administrée à des souris, la molécule a retardé la croissance de la tumeur sans entraîner d’effets secondaires. « On a amélioré le produit naturel, pour qu’il soit plus efficace et pour que la tumeur ne puisse plus s’en débarrasser » explique le professeur Laurent Désaubry, responsable de cette étude.

La flavagline est utilisée depuis des siècles par la médecine chinoise. Cette défense naturelle redoutable présente dans l’écorce des arbres du genre Aglaia, protège également l’enveloppe externe de l’arbuste en tuant les larves qui la rongent. Les tests ont montré que la flavagline pouvait améliorer le rendement des nouveaux médicaments utilisés aujourd’hui chez certains patients. D’ordinaire, les effets des médicaments s’estompent progressivement au bout de six mois à un an. En outre, elle diminuerait les risques de complications cardiaques ainsi que les effets secondaires redoutables des chimiothérapies actuelles.

Grâce à leur découverte, les chercheurs strasbourgeois se sont vus remettre la somme de 25.000 euros par la Fondation Arc pour la recherche sur le cancer. « C’est un projet atypique et très prometteur », a commenté André Hochberg, de la Fondation Arc. Néanmoins, ils n’estiment pas pouvoir appliquer le processus avant au moins cinq ans chez l’Homme, le protocole de synthétisation de la molécule ayant un coût encore trop élevé.

Source : Sciences & Avenir

  • Illustration : Un mélanome / National Cancer Institute