Mars : Voyager dans l’espace pourrait endommager les intestins

astronaute ISS
Crédits : Wikipédia / NASA

Des simulations faites sur des souris destinées à refléter l’exposition humaine au rayonnement cosmique suggèrent que les voyages dans l’espace pourraient gravement endommager les tissus gastro-intestinaux des astronautes. Une problématique de plus pour les prochains vols à destination de Mars.

L’Homme ambitionne de poser le pied sur Mars d’ici les 10 prochaines années. Mais qu’il s’agisse de la NASA, de SpaceX, ou encore des autorités spatiales chinoises, toutes ces organisations vont devoir faire face à de nombreuses problématiques. Outre les défis techniques inhérents à un tel voyage (au moins six mois), se pose aujourd’hui la question tout aussi essentielle de la santé des astronautes. Et ce sont principalement les rayons cosmiques qui posent ici problème. Sur Terre, un bouclier nous protège de ces rayons dévastateurs, nous menant à évoluer sans. Mais dans l’espace comme sur Mars, les principaux intéressés vont devoir faire avec.

Outre les éventuels cancers et autres fonctions cognitives altérées découlant d’une exposition prolongée au rayonnement cosmique, une récente étude publiée dans les Actes de l’Académie nationale des sciences (PNAS) nous révèle que les fonctions intestinales pourraient, elles aussi, être gravement endommagées. La muqueuse (couche supérieure) des cellules, normalement remplacée tous les trois à cinq jours par une migration de nouvelles cellules venant des couches inférieures, ne pourrait ainsi se renouveler. S’ensuivrait un risque élevé de développement de tumeurs dans l’estomac et le côlon. C’est du moins ce qui ressort d’une étude menée sur les intestins grêles de souris exposées à des sources non létales de rayonnement cosmique simulé.

« Les ions lourds tels que le fer et le silicium sont dommageables en raison de leur plus grande masse comparée aux photons sans masse tels que les rayons X et les rayons gamma (γ) répandus sur Terre, explique Kamal Datta, du Département de biochimie de la NASA. Avec la technologie de blindage actuelle, il est difficile de protéger les astronautes contre les effets néfastes des rayonnements ionisants lourds. Bien qu’il existe un moyen d’utiliser des médicaments pour contrer ces effets, aucun agent réellement efficace n’a encore été développé ».

Bien que les données observées chez la souris ne se traduisent pas systématiquement chez l’Homme, celles-ci invitent les chercheurs à repenser de nouveaux moyens de contrer les effets du rayonnement. Inutile de dépenser des milliards pour un tel voyage si l’intégrité physique des astronautes n’est pas maintenue. « Il est important de comprendre ces effets à l’avance afin que nous puissions faire tout notre possible pour protéger nos futurs voyageurs spatiaux », conclut le chercheur.

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