La Maison Blanche rĂªve de civilisation spatiale

Crédits : Cassini83 / Wikimedia Commons

Le bureau des sciences et technologies de la Maison-Blanche encourage « l’administration, le secteur privé, les philanthropes, la communauté des chercheurs et les écrivains » à imaginer le futur de l’exploration spatiale. Objectif : s’affranchir des ressources terrestres, toujours plus limitées.

Enfonçons une porte ouverte : l’intĂ©gralitĂ© du matĂ©riel que nous envoyons dans l’espace provient de la Terre. Or si l’on considère l’ampleur des tĂ¢ches que sont l’exploration du cosmos et la colonisation d’autres planètes, une deuxième Ă©vidence apparaĂ®t : toutes les ressources de la Terre n’y suffiront pas.

L’appel à redéfinir cette problématique nous provient du blog de Thomas Kalil, directeur adjoint à la technologie et l’innovation du bureau des sciences de la Maison-Blanche. Afin d’illustrer cette problématique, Thomas Kalil y retrace un échange avec le Dr Phillip Metzger, ex-physicien de la Nasa travaillant depuis peu à l’université de Floride centrale : « Nous devons réaliser que nous vivons dans un système solaire dont les ressources sont littéralement des milliards de fois plus importantes que sur Terre. »

Dans la mesure oĂ¹ nous parvenons Ă  les exploiter, Metzger estime que « la civilisation que nos descendants bĂ¢tiront nous sera aussi inimaginable que la sociĂ©tĂ© moderne a pu lâ€™Ăªtre pour nos ancĂªtres. » Un Ă©lan visionnaire supportĂ© par des technologies existantes, imprimerie 3D et robotique en tĂªte.

L’industrie en zéro-gravité

la première pierre de ce nouveau paradigme a été posée avec l’envoi récent d’une imprimante 3d sur la station spatiale internationale. La NASA a par ailleurs testé avec succès le premier injecteur imprimé en 3d en septembre dernier. Le rover prévu pour succéder à curiosity en 2020 embarquera un équipement ISRU (utilisation de ressources in situ) conçu pour produire de l’oxygène à partir de dioxyde de carbone.

Autant d’innovations pour permettre aux explorateurs de demain de fabriquer les pièces de rechange pendant leurs voyages, ou d’améliorer leurs conditions de vie sur une autre planète sans dépendre de la Terre ; la problématique a d’ailleurs récemment été soulevée à propos de la mission Mars One, dont la multitude de ravitaillements pourrait engloutir le budget.

Relancer les grandes épopées exploratrices

D’après le Dr Metzger, les difficultés rencontrées par le secteur de l’astronautique ne sont pas dues qu’à des considérations matérielles : « Les défis auxquels nous faisons face ne sont pas simplement liés aux contraintes de ressources finies. Nous sommes aussi à court d’aventures. »
Certes, nous connaissons de mieux en mieux notre planète. Les progrès récents en altimétrie satellitaire nous permettent désormais de cartographier les fonds marins avec une précision inégalée ; mais l’ère des explorations passionnées n’est pas pour autant achevée, comme en témoigne la plongée du cinéaste James Cameron dans les grands fonds et son film documentaire Aliens of the Deep.

Le rĂ©alisateur/explorateur a depuis les yeux tournĂ©s vers l’espace. Cameron s’est en effet associĂ© en 2012 Ă  Larry Page, cofondateur de Google, pour crĂ©er Planetary Resources Inc : la sociĂ©tĂ© a pour objectif de concevoir et dĂ©velopper des satellites capables d’exploiter le minerai des astĂ©roĂ¯des gĂ©ocroiseurs, rejoignant ainsi les concepts Ă©voquĂ©s par Metzger et Kalil.

Attirer les investisseurs privés dans cette dynamique est en outre un point crucial selon le Dr Metzer, qui suggère un effort commun pour développer l’économie spatiale de demain : « Heureusement, il y a des opportunités commerciales à court et moyen terme dans les dérivés terrestres de l’industrie spatiale. »

Des idées sur la façon de développer une exploration viable du système solaire ? Envoyez vos suggestions à massless@ostp.gov.

Sources : Kulture Geek, io9