La machine à remonter le temps canadienne prête à sonder l’Univers

Crédits : Andre Renard, Dunlap Institute, CHIME

Le Canada est prêt à tendre l’oreille. Le plus gros radiotélescope du pays, le CHIME, vient d’être inauguré près de Kaleden, en Colombie-Britannique. Son objectif est de mieux comprendre trois frontières de l’astronomie actuelle : l’histoire de l’Univers, la nature des étoiles lointaines et la détection des ondes gravitationnelles.

En attendant les prouesses du James Webb Télescope, prochain successeur de Hubble, les astronomes pourront s’appuyer sur cette nouvelle merveille technologique. Ce nouveau radiotélescope inauguré au Canada il y a quelques jours, permettra aux chercheurs de mapper l’univers tel qu’il était à ses débuts. L’Expérience canadienne de cartographie de l’intensité de l’hydrogène ou CHIME, le seul radiotélescope à emprunter la forme d’une « moitié de tuyau », aura notamment pour principal objectif de mesurer la composition de l’énergie noire, cette forme d’énergie mystérieuse pensée pour accélérer l’expansion de l’Univers.

« Le télescope CHIME nous aidera à mesurer l’expansion de l’univers durant son histoire et il nous en apprendra sans doute davantage sur la mystérieuse énergie sombre qui accélère encore plus cette expansion. Cet aspect fondamental de la physique nous échappe toujours. C’est un profond mystère. Tout revient à découvrir comment l’univers est né et ce que l’avenir lui réserve », explique Mark Halpern, de l’Université de la Colombie-Britannique. « Le télescope CHIME en détectera sans doute beaucoup plus chaque jour. Un véritable trésor de données qui mettra le Canada à l’avant-scène de la recherche dans ce domaine ».

Le télescope CHIME jouera également un rôle essentiel dans l’étude des ondes gravitationnelles, mesurées pour la toute première fois en 2015, confirmant un élément de la théorie d’Einstein sur la relativité générale. Il permettra également de lever le voile sur l’origine des mystérieux sursauts radio rapides, ces « flashs » radio venant des profondeurs de l’espace qui doivent encore être pleinement expliqués.

Pour ce faire, le télescope est aujourd’hui composé de quatre réflecteurs cylindriques empruntant la forme d’une moitié de tuyau. Un superordinateur traitera les ondes électromagnétiques captées et assemblera une image numérique du ciel, une pièce à la fois. Cet instrument sera capable d’effectuer jusqu’à sept quadrillions d’opérations par seconde, c’est-à-dire autant que si chaque habitant de la Terre résolvait un million de multiplications chaque seconde. Aménagé dans les montagnes de la vallée de l’Okanagan, il n’aura coûté que seize millions de dollars.

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