La Lune serait en fait plus « vieille » qu’on ne le pensait

Crédits : Nasa

Grâce à l’analyse géochimique de roches lunaires recueillies par la mission Apollo 14, des chercheurs ont pu dater avec précision la formation de la Lune. Et notre satellite serait en fait un peu plus « vieux » qu’on ne le pensait.

Une équipe de chercheurs de l’Université de Californie affirme avoir défini la date approximative à laquelle la Lune a fait son apparition. Pour arriver à la nouvelle estimation de l’âge lunaire, l’équipe a analysé les roches lunaires prises sur la surface lunaire lors de la mission Apollo 14. Jusqu’à présent, la plupart des roches lunaires rapportées par les astronautes d’Apollo étaient composées de mélanges de différentes roches qui ont été écrasées, empilées par les pluies de météorites qui affligent la Lune. Ainsi les estimations étaient quelque peu biaisées. Parmi ces roches figurent néanmoins huit échantillons de métaux qui ont conservé leur état primitif, notamment le zircon dont les cristaux — une fois formés — restent parfaitement intacts.

« Établir l’âge de la Lune est essentiel pour comprendre l’évolution du système solaire et la formation des planètes rocheuses, y compris la Terre », rapporte Kevin McKeegan, professeur de géochimie et de chimie de l’espace et coauteur de cette étude. « Cependant, en dépit de son importance, l’âge de la Lune n’a jamais été déterminé avec précision. En revanche, le zircon est la meilleure horloge qui existe dans la nature. C’est lui qui conserve le mieux l’histoire géologique et qui révèle le mieux ses origines ».

Grâce à la méthode de datation par l’uranium-plomb effectuée sur les échantillons de zircon extraits en 1971, obligeant ainsi les chercheurs à liquéfier les échantillons dans de l’acide, ces derniers ont pu dater l’uranium, le plomb, le lutécium et le hafnium décelés à l’intérieur. L’uranium — un élément radioactif — se transformant finalement en plomb après de longues périodes de temps, les chercheurs ont pu analyser en combien de temps le plomb s’était finalement formé, offrant ainsi aux chercheurs une date précise de la naissance de la Lune. Les ratios de lutécium et de hafnium dans le zircon ont finalement permis de confirmer la datation estimée.

La combinaison de ces techniques d’analyse rapportée en détail dans la revue Sciences Advances aura donc permis à l’équipe de constater que la Lune était âgée de 4,51 milliards d’années, soit environ 60 millions d’années « seulement » après le début de la formation du Système solaire. Cela repousse ainsi de près de 140 millions d’années les estimations précédentes. Il semblerait donc que la Lune soit finalement plus « vieille » que ce que pensaient les scientifiques.