Une équipe de chercheurs chinois affirme avoir créé une interface cerveau-ordinateur permettant à un macaque de contrôler un bras robotique en utilisant son esprit. À terme, ce type de technologie pourrait aider les personnes ayant perdu l’usage de leurs membres.
Une première en Chine
La recherche, qui n’a pas encore été évaluée par des pairs, est signée de l’Université Nankai de Tianjin, en Chine. L’idée consiste essentiellement à transformer les signaux de l’électroencéphalogramme (une technique d’enregistrement électrophysiologique qui mesure l’activité électrique du cerveau) en instructions de contrôle pour le bras robotique que le macaque peut utiliser pour guider la nourriture vers sa bouche.
D’après l’équipe, la technologie fonctionne au moyen d’un récepteur spécialisé placé dans une petite ouverture à travers la veine jugulaire menant directement au cortex moteur du cerveau. La chirurgie a été réalisée par l’équipe du neurochirurgien Wu Dongdong de l’hôpital Xuanwu.
D’autres entreprises ont récemment travaillé sur des interfaces similaires, dont la société Neuralink qui a récemment démontré qu’un singe pouvait jouer au jeu vidéo Pong avec son esprit. En revanche, cette interface cerveau-ordinateur chinoise serait moins invasive et comparable à une procédure de stent cardiaque (un petit dispositif médical en forme de tube utilisé pour traiter les artères coronaires rétrécies ou bloquées). De ce fait, la procédure serait nettement moins dangereuse que les opérations menées sur des primates par Neuralink qui a été accusée de causer d’extrêmes souffrances chez des singes. D’ailleurs, la Food & Drug Administration (FDA) américaine a récemment bloqué le projet pour des raisons de sécurité, arguant que la puce en question pourrait potentiellement migrer vers d’autres régions du cerveau.

Encore du travail, mais un grand potentiel
Il reste naturellement encore beaucoup de chemin à parcourir. La prochaine étape consistera à optimiser la conception des électrodes, à vérifier la sécurité et la fiabilité de la technologie pour une implantation à long terme chez les animaux, ainsi qu’à analyser, traiter et transformer davantage les signaux collectés. Selon les chercheurs chinois, cela pourrait prendre environ cinq ans, voire plus, avant que la technologie ne puisse passer aux tests sur l’Homme.
Néanmoins, cela reste un pas important dans un domaine au potentiel considérable. À terme, ce type d’interface cerveau-ordinateur pourrait en effet convertir les signaux EEG en instructions de contrôle, aidant ainsi les patients souffrant de dysfonctionnement moteur (suite à des AVC par exemple) à interagir avec des appareils externes, ce qui contribuerait ainsi à améliorer leur qualité de vie.
