Aux États-Unis, la Food & Drug Administration (FDA) a bloqué le projet de puce cérébrale de Neuralink pour des raisons de sécurité. Une des raisons évoquées est la possibilité que la puce en question puisse migrer vers d’autres régions du cerveau, un problème évidemment inacceptable.
La FDA opposée aux essais sur les humains
Fondée en 2016 par Elon Musk, la start-up Neuralink a pour objectif de développer des composants électroniques à intégrer dans le cerveau humain. Il s’agit notamment de donner la possibilité aux humains de piloter des terminaux et éventuellement à terme de marier le cerveau et l’intelligence artificielle. À ce titre, une puce a été présentée 2020. Elle mesurait 23 mm de diamètre pour 8 mm d’épaisseur. Toutefois, rien n’indique qu’il s’agissait de la version définitive.
Si les promesses de Neuralink sont énormes, de nombreux observateurs s’intéressent aux pendants éthiques du projet. D’ailleurs, un groupe de défense des droits des animaux a fustigé la start-up en 2022, l’accusant de causer d’extrêmes souffrances chez les singes utilisés pour effectuer les tests. Neuralink se trouve par ailleurs à nouveau dans la tourmente, comme l’explique l’agence de presse Reuters dans un article du 2 mars 2023. En effet, la Food & Drug Administration (FDA), qui régule la commercialisation des médicaments aux États-Unis, a rendu son verdict concernant le projet de Neuralink. Les régulateurs se sont tout simplement opposés à des essais sur des humains.
Neuralink rencontre trois importants problèmes
Le coup est d’autant plus dur pour Neuralink que l’attente se comptait en années. Ainsi, Synchron, son principal concurrent dans le domaine, pourrait bientôt prendre de l’avance. Il faut dire que ces derniers temps, Elon Musk a multiplié les déclarations ainsi que les démonstrations publiques. Seulement, voilà, si tout cela a impressionné bon nombre de personnes, la réalité reste implacable. En effet, les tests réalisés sur les animaux ont généré des effets secondaires fatals. Malgré les accusations de maltraitance animale ayant conduit à l’ouverture d’une enquête, une conférence donnée par Neuralink en novembre 2022 évoquait de premiers tests sur les humains en juin 2023. Cependant, la FDA a finalement stoppé toute poursuite du projet.
Selon l’organisme, Neuralink fait face à trois importants problèmes. Évoquons tout d’abord les minuscules fils de la puce, qui contiennent de nombreuses électrodes, qui pourraient migrer vers d’autres zones du cerveau. Cela pourrait alors altérer le cerveau, et donc causer des dommages comme une rupture de vaisseaux sanguins, des inflammations ou encore un dysfonctionnement de zones critiques. Par ailleurs, le système de recharge auquel pense Neuralink est aussi problématique. Il est question d’une puce munie d’une batterie au lithium à recharger à distance. Toutefois, toute panne pourrait malheureusement endommager les tissus cérébraux. Enfin, une question se pose concernant l’implant. Ce dernier peut-il être retiré sans dommages ?
Il y a au final pas moins d’une douzaine de « carences » concernant les trois problèmes évoqués que Neuralink devra régler avant d’espérer obtenir le feu vert de la FDA.