L’étonnante technique qui a permis de sauver cette espèce de chauve-souris de l’extinction

Crédits : Wikipedia / Laura Huyet

Placé sur la liste des espèces en voie d’extinction il y a une vingtaine d’années, le Leptonycteris yerbabuenae, une espèce de chauve-souris, se porte aujourd’hui beaucoup mieux, et cela grâce aux producteurs de tequila, cette boisson d’agave alcoolisée.

Le Leptonycteris yerbabuenae est une espèce de chauve-souris qui vit aux États-Unis, au Mexique, au Guatemala et au Honduras. Qu’est ce que cette espèce a en commun avec la tequila ? L’agave, cette fleur qui permet de produire la célèbre boisson alcoolisée et qui a permis de sauver cette espèce du grave danger d’extinction qui planait sur elle il y a à peine 20 ans.

En effet, un effondrement de la population de cette espèce de chauve-souris a poussé le Mexique à la placer sur la liste des espèces en voie d’extinction en 1997, suivi par les États-Unis en 1998. Aujourd’hui, l’US Fish and Wildlife Service propose de retirer l’espèce de ces listes grâce aux environnementalistes et aux… producteurs de tequila dont les efforts ont permis de redresser la population pour compter environ 200 000 spécimens à ce jour.

« De nombreux organismes aux États-Unis et au Mexique ont travaillé sans relâche pour sauver cette espèce ; cette bonne nouvelle vient couronner d’énormes efforts de gestion écologique. Aujourd’hui, nous avons prouvé qu’ils peuvent aboutir à la sauvegarde des espèces menacées », jubile Jim deVos, directeur adjoint de la gestion de la faune au Arizona Game and Fish Department, dans un communiqué.

La technique principale qui a permis de sauver cette espèce est baptisée « la tequila à chauves-souris ». Il s’agit de « la boisson alcoolisée mise au point par les cultivateurs qui laissent fleurir leurs agaves bleus de manière naturelle, au lieu de récolter prématurément avant que leurs fleurs n’apparaissent », selon le site Motherboard. En laissant l’agave fleurir et arriver à maturité, cela a eu un impact significatif sur les populations de chauve-souris qui s’en nourrissent. De plus, les cultures d’agave n’en deviennent que plus saines et diversifiées.

Ainsi, c’est même une tequila premium qui a commencée à être produite, les grandes marques de cette boisson proposant désormais des tequilas « chauve-souris » haut de gamme. Pour Rodrigo Medellín, écologiste et surnommé « l’homme des chauves-souris du Mexique », cela a permis de sensibiliser le public au rôle joué par la chauve-souris dans les écosystèmes désertiques. « Nous avons réalisé un rêve. Nous avons sauvé la chauve-souris et la tequila en même temps. C’est formidable », déclare-t-il au National Geographic.