L’écrevisse marbrée, ce clone à l’ascension fulgurante !

Crédits : Wikimedia Commons

Probablement issue d’un accident reproducteur qui se serait produit dans les années 1990 au sein d’un aquarium, l’écrevisse marbrée a depuis colonisé une multitude de milieux ! Celle-ci comporte une caractéristique incroyable : tous les spécimens ont le même génome, et cela est étonnant dans la mesure où un clone ne peut pas, en théorie, être un colonisateur.

L’écrevisse marbrée (ou Procambarus virginalis) est une écrevisse anormalement parthénogénétique, c’est-à-dire issue de la division à partir d’un gamète femelle non fécondé. Bien que cela reste une hypothèse, il semblerait que celle-ci provienne d’un accident : vers 1995, deux écrevisses molles importées de Floride pour le commerce aquariophile en Allemagne se seraient accouplées.

Or, ces écrevisses marbrées ont la particularité d’avoir rapidement colonisé des milieux hydrographiques très variés. Leur atout principal ? Celles-ci sont très résistantes et capables de se reproduire de façon asexuée au un rythme affolant d’une centaine de naissances par individu toutes les huit semaines  !

Le fait est que tous les spécimens ont le même génome, une découverte récente faite par des chercheurs du centre de recherche sur le cancer d’Heidelberg (Allemagne). Ces derniers ont eu l’idée de se lancer dans un séquençage ADN de l’animal, comme l’atteste une publication dans la revue Nature Ecology & Evolution du 5 février 2018. Autrement dit, toutes les écrevisses marbrées descendraient de la même femelle, celle du fameux accident de 1995 !

Aujourd’hui, l’écrevisse marbrée se trouve pratiquement partout, de la Scandinavie à l’océan Indien en passant par l’Europe de l’Est ou encore l’est de l’Asie. Cet animal aurait également vu son expansion facilitée par les nombreux lâchers sauvages dont il a fait l’objet durant des années. Ceci permet aussi de comprendre que malgré ses caractéristiques liées à sa reproduction, cette écrevisse peut s’adapter à toutes sortes d’eaux et ce peu importe la température, l’altitude ou le degré de salinité, ce qui en fait un incroyable paradoxe évolutif.

Sources : Science & Vie – Futura Sciences