La startup britannique Orbex a récemment dévoilé un prototype étonnant du deuxième étage de sa fusée Prime : « le plus grand moteur de fusée imprimé en 3D au monde« . Il pourrait également s’agir de l’un des lanceurs les plus respectueux de l’environnement jamais construits.
La fusée dans son ensemble, y compris le moteur, devrait atteindre une hauteur de dix-sept mètres. C’est environ le quart de la taille de la fusée Falcon 9 de SpaceX. Mais les deux compagnies ne jouent pas dans la même cour (Orbex compte en effet s’attaquer au marché du microsatellite). Mais ce n’est pas la taille qui compte ici. La startup fait aujourd’hui parler d’elle en dévoilant un prototype du deuxième étage de sa fusée Prime qui devrait effectuer un premier vol en 2021 depuis l’Écosse. Et pour concevoir cet étage, Orbex a décidé d’imprimer son moteur.
« Le moteur-fusée imprimé en 3D a été fabriqué d’une seule pièce, sans joints« , explique l’entreprise. « Compte tenu des variations extrêmes de température et de pression qui caractérisent les vols spatiaux, le moteur a un avantage sur les autres moteurs-fusées qui peuvent souffrir de faiblesses liées à l’assemblage et au soudage« .
BREAKING NEWS: Orbex reveals #Prime, the completed stage 2 rocket and the world’s most efficient #smallsat launcher. It includes the world’s largest 3D printed rocket engine and designed to run on bio-propane, a #clean, #renewable energy source. https://t.co/jl0qARduyb pic.twitter.com/9Nos4325aV
— Orbex Space (@orbexspace) February 7, 2019
Plus léger, efficace et respectueux
On apprend également que la pièce unique et « sans coutures » est composée d’un matériau composite mêlant fibres de carbone et aluminium allégé. Une fois construit, le lanceur serait 30 % plus léger que d’autres lanceurs équivalents. Il serait également 20% plus efficace avec « plus de puissance au litre que de nombreux lanceurs lourds« , d’après la startup. Cet avantage compétitif pourrait permettre d’acheminer davantage de carburant pour le transport de ces futurs satellites en orbite.
Pour soulever sa fusée, Orbex se distingue également par son carburant : du biopropane généré à partir de matières végétales. Il s’agit donc d’une énergie jugée « renouvelable » avec une empreinte carbone faible. Ainsi, il « réduit les émissions de carbone de 90% par rapport aux carburants à base d’hydrocarbures traditionnels« , peut-on lire sur le site Internet de la compagnie britannique. C’est toujours ça de gagné même si les lancements de fusées ne représentent qu’environ 1 % des causes de destruction de la couche d’ozone imputables aux activités humaines.

Pour son vol inaugural, en 2021, Orbex a par ailleurs annoncé il y a quelques jours son partenariat avec la société britannique Surrey Satellite Technology Ltd. (SSTL) pour transporter une charge utile expérimentale. Un partenariat vient également d’être conclu avec la société Astrocast SA, pour le lancement de vingt nanosatellites d’ici 2023. En effet, cela permettra de soutenir son réseau mondial Internet of Things (IoT).
Source
Articles liés :