Un lance-pierre moléculaire expédie un médicament précisément là où il faut !

Cette réalisation originale va permettre d’agir efficacement contre une pathologie ! Quand un brin d’ADN replié contient le médicament pour lutter contre un anticorps, il prend la forme d’un Y ou d’un lance-pierre. Il suffit ensuite de l’injecter dans l’organisme. Lorsque le lance-pierre rencontrera une cellule pathologique, le médicament sera directement expulsé du lance-pierre et luttera contre l’anticorps.

C’est avec une étude de chimistes canadiens et italiens que cette formule de lance-pierre à médicaments vient d’être élaborée. Des antigènes qui vont combattre l’anticorps ont été placés sur le brin d’ADN replié qui a la forme d’un Y. Les antigènes jouent ici le rôle du médicament. Science & Vie nous apprend que fixer les antigènes à ces endroits stratégiques permet de faciliter le mécanisme de libération de l’antigène. Avec la multitude de tests réalisés par les chercheurs, il a été prouvé que le système marchait sans erreur, car les antigènes se libéraient toujours du lance-pierre en présence d’anticorps et en moyenne 90 % des lance-pierres permettaient la libération des antigènes en présence d’anticorps.

Crédits : Nature Communications/Élaboration du brin ADN replié « lance-pierre » contenant les antigènes

Bien sûr, ce dispositif ne va pas être accessible et employé pour toutes les pathologies. Il reste encore un travail de recherche pour savoir en la présence de quels anticorps le lance-pierre est susceptible d’activer son mécanisme ou non. L’un des piliers de cette étude, Alexis Vallée-Lélisle, chercheur à l’Université de Montréal, a déclaré qu’il va falloir « mieux identifier les pathologies où les anticorps sont concentrés au niveau du site à traiter, je pense par exemple aux maladies auto-immunes ou encore aux cancers. » Le traitement ayant été réalisé pour l’instant sur des maladies plus faciles à éradiquer avec un lance-pierre à taille spécifique, il va falloir désormais « développer des lance-pierres sur mesure pour les différentes molécules qui seront à acheminer. » L’étude va donc continuer avec de nouveaux tests sur d’autres pathologies et avec l’élaboration de molécules plus efficaces dans la lutte contre les anticorps.