La Chine complète sa nouvelle station orbitale

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Vue d'artiste de la Station spatiale chinoise entièrement assemblée. Crédits : CNSA

La Chine a lancé lundi le troisième et dernier module de sa nouvelle station orbitale Tiangong. Le pays aimerait maintenir sa structure opérationnelle pendant au moins dix ans pour y mener diverses expériences scientifiques et se préparer aux vols de longue durée dans l’espace.

Le module Mengtian a été lancé dans l’espace ce lundi après-midi par une fusée Longue Marche-5B Y4 depuis le centre de lancement de satellites de Wenchang, dans la province insulaire d’Hainan, devant un parterre de photographes et de passionnés. Il rejoint le module central Tianhe et le module expérimental Wentian.

Ce nouveau module Mengtian mesure 17,9 mètres de long pour une masse avoisinant les vingt tonnes. Il fournira de l’espace pour des expériences scientifiques en apesanteur, un sas pour l’exposition au vide de l’espace et un petit bras robotisé pour supporter des charges utiles extravéhiculaires. Désormais complète, la station Tiangong propose environ 110 mètres cubes d’espace intérieur pressurisé. La structure pèse environ soixante-six tonnes.

La station est actuellement habitée par un équipage de deux hommes et d’une femme. Chen Dong, Cai Xuzhe et Liu Yang sont arrivés début juin pour un séjour de six mois à bord. Un vaisseau cargo sans équipage doit s’arrimer à la station le mois prochain pour livrer des fournitures. Une autre mission avec un équipage de trois autres astronautes est ensuite prévue pour décembre. Les équipages pourraient alors cohabiter, la station proposant désormais suffisamment d’espace pour accueillir six astronautes.

La Chine travaille également au développement d’un télescope spatial nommé Xuntian qui est capable de proposer des capacités de recherche en astronomie rivalisant avec celles de Hubble. Si tout se passe comme prévu, l’observatoire sera lancé l’année prochaine et pourra occasionnellement s’amarrer à la station pour des travaux de maintenance.

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La fusée Longue Marche 5B transportant le module Mengtian sur la rampe de lancement le 25 octobre 2022. Crédits : OurSpace

Nouveau retour incontrôlé

De nombreux yeux sont désormais rivés sur le retour de l’étage central de la fusée. En effet, on ignore encore où retomberont les restes de la structure de plus de vingt-trois tonnes dont 20 à 40 % survivront à la rentrée atmosphérique. En 2020, des débris d’une fusée similaire avaient atterri en Côte d’Ivoire, endommageant plusieurs bâtiments. Cette année, plusieurs pièces ont également atterri en Indonésie et en Malaisie.

A priori, il va falloir composer avec la Longue Marche 5B pendant encore quelque temps. Il est en effet peu probable que la Chine abandonne sa fusée la plus puissante dans un avenir proche, car aucune autre fusée chinoise ne peut lancer de charge lourde en orbite. Le pays développe toutefois un nouveau modèle, la Longue Marche 9, dont le premier étage pourrait être réutilisable. Cependant, cette fusée ne devrait pas voir le jour avant la fin de la décennie.