Au Kenya, on transforme les excréments humains en combustible !

Crédits : capture Youtube / New York Post
Crédits : capture Youtube / New York Post

Une ville kényane a mis en place une solution inédite pour valoriser les excréments humains en les transformant en combustible utile au quotidien. Il s’agit également d’un produit écoresponsable venant régler un problème sanitaire, que du positif !

Dans l’ouest du Kenya se trouve Nakuru, une ville comptant plus de 300 000 habitants. Dans cette cité, seuls 27 % des habitations sont connectées au système d’égout, ce qui crée une situation tendue au niveau du traitement des déchets ménagers, dont les déjections humaines. Dans 80 % des cas, les excréments sont tout simplement enterrés comme l’a expliqué RFI dans une publication le 22 juillet 2017.

La portée sanitaire du manque d’égout est malheureusement déplorable avec des cas de choléra causés par le déversement de latrines durant la nuit à l’air libre. Afin de fabriquer les boules de charbon, un programme de récolte des déchets a donc été mis en place grâce à l’installation de nombreuses toilettes sèches et une tournée de camions régulière. Pour l’instant, le projet est cantonné à quelques quartiers périphériques de la ville comme Kaloleni, un endroit très pauvre où le projet est une aubaine pour les locaux.

Le problème sanitaire est donc en grande partie réglé dans les zones participant à l’opération et il faut savoir que la population locale utilise elle-même les boules de charbon pour faire la cuisine au quotidien et remplacer ainsi le charbon de bois. Les boules de charbon ont quelques avantages de poids, car celles-ci se consument moins rapidement, ne dégagent pas d’odeurs désagréables et sont écoresponsables.

Le procédé de fabrication mis au point par la start-up SNV World est plutôt simple. Les excréments sont broyés afin d’obtenir des particules fines de 0,2 millimètre qui sont ensuite assemblées en forme de boule. Aujourd’hui, la société produit deux tonnes de ce produit chaque jour, mais désire aller plus loin et atteindre la dizaine de tonnes au quotidien, soit 250 tonnes par mois.

La NAWASSCO, Direction de l’eau et de l’assainissement du comté de Nakuru, a porté ce projet test durant cinq années et a désormais l’ambition de commercialiser les fameuses boules de charbon dans toute la région. Le but est de concurrencer le charbon de bois qui est, rappelons-le, vecteur de déforestation dans cette partie du continent africain.

Sources : RFIMashable