Au Kazakhstan, un site nucléaire bien plus radioactif que Tchernobyl ?

Nous gardons tous en mémoire la catastrophe nucléaire de Tchernobyl qui s’est produite en 1986, mais il semble que l’Union soviétique cachait déjà à l’époque une région beaucoup plus touchée par les dérives du nucléaire. Cette affaire est tout récemment ressortie d’outre-tombe.

Un site nucléaire dont les conséquences sur les populations locales et l’environnement sont supérieures à la catastrophe de Tchernobyl ? Non, il ne s’agit pas d’une blague, mais d’une information issue d’un ancien rapport de l’Institute of Radiation Medicine and Ecology (IRME) de Semipalatinsk (ou Semeï), une ville située dans l’actuel Kazakhstan.

Ce fameux rapport a été retrouvé dans les archives de cet établissement par l’Institut de biophysiques de Moscou puis transmis au magazine New Scientist. Le directeur cette branche sibérienne de l’institut moscovite, Kazbek Apsalikov, a déclaré au magazine : « Depuis de nombreuses années, ceci était un secret ».

Le polygone nucléaire de Semipalatinsk situé à 130 kilomètres de la ville éponyme couvre une superficie de 18 000 km² et était en activité entre 1949 et 1991. Selon le fameux rapport, près de 450 bombes nucléaires auraient explosé dans la région durant les années 1950 et 1960, ce qui aurait gravement contaminé les sols et par la même occasion impacté l’agriculture qui fait vivre les populations de l’est du Kazakhstan.

Le rapport indique qu’en septembre 1956, les taux de radiation étaient de 1,6 millirem par heure, soit une centaine de fois plus importants que les taux acceptables selon la Commission internationale de protection radiologique (CIPR). Plus de 600 personnes auraient été hospitalisées suite à de graves radiations.

Une étude russe de 2009 et un rapport de l’Institut norvégien des affaires internationales (NIPI) de 2014 évoquent le fait qu’aujourd’hui, la population locale souffre toujours de cancers, de malformations, de maladies cardiovasculaires ainsi que de mortalité infantile à cause des radiations.

Pour aller plus loin, voici le reportage intitulé After the Apocalypse diffusé par la chaîne britannique More 4 appartenant à Channel 4 :

Sources : New Scientist – Maxi Sciences – Sympatico