Ils ont maintenu en vie des cerveaux de cochons séparés de leur corps

Crédits : aitoff/Pixabay

Des chercheurs de l’Université de Yale annoncent avoir réussi à garder en vie des cerveaux de cochons séparés de leur corps pendant 36 heures — une expérience qui pourrait redéfinir la mort telle que nous la connaissons.

L’annonce « époustouflante » suscite à la fois des inquiétudes et des préoccupations éthiques — si la même chose pouvait être faite avec des cerveaux humains, la technologie pourrait potentiellement ouvrir de nouvelles possibilités d’extension de la vie. Des chercheurs de l’Université de Yale expliquent en effet avoir trouvé un moyen de conserver la fonctionnalité des cerveaux de cochons séparés de leur corps. L’expérience a impliqué environ 200 animaux condamnés à l’abattoir. Les cerveaux auraient été maintenus en « vie » pendant 36 heures.

Utilisant un système de sang artificiel, de réchauffeurs et de pompes, l’équipe affirme en effet avoir été en mesure de rétablir la circulation dans le cerveau des cochons décapités environ quatre heures plus tôt. Les chercheurs n’ont par ailleurs pas pu déterminer si les cerveaux étaient encore « conscients », séparés du corps. Les balayages d’EEG ont montré que les cerveaux produisaient une onde cérébrale plate, semblable à celle produite par un cerveau comateux insensible. En revanche, les chercheurs notent que des milliards de cellules cérébrales individuelles étaient encore en bonne santé, capables d’une activité normale. Les chercheurs notent également que la technique est susceptible de fonctionner chez toutes les espèces, y compris les primates. « Ce n’est probablement pas spécifique aux porcs », peut-on lire.

Ces travaux ont été décrits le 28 mars dernier lors d’une réunion tenue au National Institutes of Health visant à enquêter sur les questions éthiques soulevées par les centres de neurosciences américains explorant les limites de la science du cerveau. Les résultats, encore flous, sont encore examinés par des pairs avant une éventuelle publication scientifique. Le chef de l’équipe, Nenad Sestan, a en revanche déjà discuté avec les autorités américaines des nuances éthiques pour étendre leurs recherches sur le cerveau humain. Les chercheurs veulent ici créer une « carte » complète des connexions entre les cellules du cerveau humain.

Il est bien connu qu’un cerveau comateux peut être maintenu en vie pendant au moins des décennies. Moins bien explorés, en revanche, sont les moyens artificiels de maintenir un cerveau complètement séparé de son corps. Il y a eu des tentatives précédentes, y compris un rapport de 1993 sur des rongeurs, mais il s’agit ici des premières expériences menées sur des gros mammifères.

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