Ils veulent ériger une immense barrière verte pour lutter contre la désertification en Afrique

Crédits : capture vidéo Facebook/France 2

L’Union Africaine est à l’origine d’un projet consistant depuis 2008 à créer une gigantesque barrière végétale s’étendant d’un bout à l’autre du continent, au sud du Sahara, dans le but de contrer la désertification. Voici un focus sur les réussites et les limites de ce vaste projet.

Il y a quelques semaines, nous évoquions les activités de Yacouba Sawadogo, un agriculteur du Burkina Faso utilisant depuis plus de trente ans d’anciennes techniques de protection des sols afin de stopper la désertification au Sahel, cette région du sud du Sahara déjà en proie à la sécheresse depuis longtemps.

Chaque année, le Sahara gagne deux kilomètres, une tendance qui ne semble pas s’essouffler et qui met en danger les zones vertes africaines et les populations. Le Sahara « gagne du terrain » au sud, mais également au nord où des pays comme la Tunisie voient les trois quarts de leurs terres cultivables menacées par la désertification.

Les causes sont connues : les activités humaines et l’effet de serre causé par leur pollution. Citons également la végétation décimée pour des besoins domestiques au niveau de sols déjà peu riches. En un demi-siècle, l’Afrique aurait déjà perdu 650 000 km² de terres arables, soit l’équivalent de la superficie de la France !

Rappelons que la désertification n’est pas relative à une avancée du désert à proprement parler, mais l’assèchement des terres causées par les activités humaines fait que ces mêmes terres finissent par ressembler au désert. Le fait est que les zones habituellement touchées comme le Sahel se trouvent en bordure du désert, ce qui peut laisser croire qu’il s’agit effectivement d’une avancée. En réalité, ce n’est pas le cas.

En 2008, l’Union Africaine avance son projet de barrière de forêt prévu sur une distance de 7 800 km sur 15 km de large, auquel participent onze pays africains. Il s’agit d’endiguer la désertification qui fait malheureusement disparaître la végétation. En fer de lance se trouve le Sénégal qui plante environ deux millions d’acacias chaque année. Cette espèce d’arbres s’adapte parfaitement au climat sec et aride. Les écosystèmes revivent progressivement comme en témoigne le retour d’oiseaux qui avaient préalablement disparu de la région.

Crédits : capture vidéo Facebook/France 2

Citons également l’apparition de jardins maraîchers permettant la culture de fruits et légumes jusqu’ici inconnus et nécessitant pour une partie d’entre eux un arrosage très basique. Il s’agit par ailleurs d’une source de revenus pour les populations locales dans un contexte où la ressource eau se fait de plus en plus rare.

Le projet de l’Union Africaine trouve ses limites et bien que le Sénégal a bien avancé sur la question, d’autres pays semblent être à la traîne. C’est le cas du Soudan et du Mali, qui n’ont pas encore entamé le programme de reboisement. En effet, ces deux pays sont actuellement très instables politiquement et en proie à la guerre.

Voici le court reportage de France 2 relatif au projet :

Sources : PositivRPermavenir (France 2)