Après Microsoft, le géant Google explore également la piste du nucléaire afin d’alimenter ses data centers essentiels dans le cadre de la course à l’intelligence artificielle (IA). La décision s’associe à une hausse de la demande en énergie pour le développement de cette technologie et la volonté de la firme d’atteindre le zéro émission nette pour l’ensemble de ses activités d’ici à 2030.
Des besoins croissants et une réduction du bilan carbone
Alors que l’intelligence artificielle est vouée à devenir une technologie très importante dans un futur proche, la réalité actuelle est sans équivoque : cette technologie est très énergivore, principalement à travers les fameux data centers (ou centres de données). En pleine course à l’IA, de plus en plus d’entreprises devraient ainsi s’intéresser au nucléaire. Comme l’indique un article de la MIT Technology Review publié le 26 septembre 2024, Microsoft a déjà franchi le pas en passant un accord pour redémarrer la centrale de Three Mile Island en Pennsylvanie (États-Unis), connue pour avoir été au cœur d’un accident nucléaire en 1979.
Dans une interview parue dans le média japonais Nikkei Asia le 3 octobre 2024, le CEO de Google Sundar Pichai a également affirmé que la société explorait actuellement la piste du nucléaire afin d’alimenter ses data centers. Cette initiative intervient au moment où les besoins en énergie sont croissants, justement en grande partie en raison de la course à l’IA, mais aussi dans un contexte de réduction des impacts sur l’environnement et le climat. En effet, Google espère atteindre le zéro émission nette pour l’intégralité de ses activités d’ici à 2030. « Nous envisageons désormais des investissements supplémentaires, qu’ils soient solaires et évaluons des technologies comme les petits réacteurs nucléaires modulaires, etc. », a notamment déclaré Sundar Pichai.

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Crédits : gorodenkoff / iStockUn acteur de premier plan dans le domaine de l’IA
Pour Sundar Pichai, il est normal et logique que les principaux acteurs du domaine de la tech investissent dans l’intelligence artificielle. Rappelons tout de même que Google est l’un des principaux concurrents de OpenAI, le créateur de ChatGPT. En effet, la firme a mis au point l’IA générative et multimodale Gemini, prévue pour intégrer son offre de produits et services. De plus, Google travaille depuis plusieurs années sur de nombreuses technologies qui reposent sur l’IA, dont le développement semble prometteur. Ainsi, il n’est pas surprenant de constater que Google voit augmenter ses besoins en énergie et tente de trouver des solutions pour les combler.
Enfin, un mot sur les petits réacteurs modulaires (PRM) qui semblent intéresser Google, à ne pas confondre avec les microréacteurs. Comme l’explique l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), les PRM sont des réacteurs nucléaires avancés avec une capacité électronucléaire pouvant aller jusqu’à 300 MWe par tranche, c’est-à-dire environ un tiers de la capacité de production des réacteurs nucléaires de puissance traditionnelle. Les avantages sont nombreux, par exemple une emprise au sol très réduite par rapport aux centrales classiques. Citons également le caractère modulaire des PRM, une technologie qui bénéficie ainsi de facilités d’assemblage et de transport.
