Aux États-Unis, une enquête pointe du doigt la consommation en eau des data centers du géant Google. Si celui-ci a fait de gros efforts pour réduire leur impact carbone, la consommation en eau représente plus que jamais un important problème.
La voracité des data centers assouvie
La consommation en eau est parfois oubliée lorsque l’on évoque les centres de données. Dans une enquête publiée par Bloomberg le 1er avril 2020, une donnée interpelle. En 2019, les data centers de Google de trois états américains ont consommé environ 8,7 milliards de litres d’eau ! Il est vrai que depuis quelques années, Google tente plutôt avec succès de réduire l’impact en CO2 de ces établissements. En revanche, l’enquête rappelle que l’eau représente également une ressource très importante pour les data centers.
Pour quantifier cette consommation, Bloomberg a toutefois dû livrer plusieurs batailles en justice contre Google. Le géant se montrait en effet réticent au partage et qualifiait cette donnée de secret industriel. L’enquête de Bloomberg a aussi révélé la « schizophrénie » des pouvoirs publics. En effet, il est demandé aux citoyens de se responsabiliser et de réduire leur consommation en eau. Malheureusement en face, la voracité des data centers est assouvie.

Différents exemples ont été donnés, à Red Oaks (Texas), Mesa (Arizona) ou encore en Caroline du Sud. Chaque fois, Google a obtenu le droit de puiser dans les réserves d’eau, dont des nappes phréatiques, dans des quantités dépassant de loin les limites habituelles. Or, ceci se produit toujours au détriment de la population et des entreprises locales.
Le prix de l’eau cause sa perte
Il faut savoir que Google a déjà tenté de minimiser l’impact de sa consommation en eau. Par exemple, citons le data center d’Atlanta qui utilise depuis 2012 de l’eau recyclée à la place de l’eau potable. Si cette tendance semble s’étendre à d’autres établissements, il s’agit d’une méthode qu’il n’est pas possible de décliner pour l’ensemble des data centers.
En effet, Google évapore l’eau pour refroidir ses centres. Il s’agit d’une technique économe en énergie, mais très gourmande en eau. Autrement dit, si on utilise moins d’eau, on utilisera davantage d’énergie. Google a donc été dans l’obligation de trancher et le choix a été vite fait puisque le prix de l’eau est très faible. Google ne pourra cependant pas éternellement réduire l’impact CO2 de ces data centers tout en poursuivant cette folle consommation en eau. Une évolution est donc indispensable pour placer ces deux éléments au même niveau d’action.