Une fissure qui ne cesse de croître sur en Antarctique va libérer un immense iceberg

Crédits : NASA/John Sonntag

C’est un iceberg massif d’une superficie de près de 5 000 km² qui est très proche de se libérer de l’Antarctique en raison d’une énorme fissure de près de 175 km de long qui ne cesse de s’agrandir sur le plateau de glace. 

La barrière de Larsen est une barrière de glace frangeante au nord-ouest de la mer de Weddell s’étendant le long de la côte orientale de la péninsule Antarctique du Cape Longing jusqu’à une zone au sud de l’île Hearst. Elle est constituée de trois barrières appelées Larsen A (la plus petite), Larsen B et Larsen C (la plus grande) par les scientifiques travaillant sur la zone.

C’est justement la plus grande des barrières (Larsen C) qui est coupée par un fossé qui ne cesse de grandir. Il s’étend désormais sur près de 175 km de long comme le révèlent de nouvelles données satellites. Le premier mois de l’année 2017 n’est pas encore terminé que le fossé a déjà augmenté de 10 km et il ne reste plus que 20 km pour relier cet iceberg massif au plateau de glace Antarctique selon les scientifiques du projet MIDAS, un projet de recherche en Antarctique basé au Royaume-Uni.

« Il n’est plus question de savoir si l’iceberg va se détacher, mais de savoir quand il va se détacher », avertissent les scientifiques qui estiment que lorsqu’il se détachera, le Larsen C va perdre plus de 10 % de sa superficie, à savoir environ 5 000 km². D’après les chercheurs du projet, cet iceberg serait tout simplement l’un des plus importants de toute l’histoire.

NASA/John Sonntag

« Cet événement va changer fondamentalement le paysage de la péninsule antarctique », écrivent-ils. « Nous avons précédemment montré que la nouvelle configuration sera moins stable qu’elle ne l’était avant la fracture et que Larsen C peut éventuellement suivre l’exemple de son voisin Larsen B qui s’est désintégré en 2002 suite à un événement similaire ».

Le Larsen C est le quatrième plus grand plateau de glace du Pôle Sud et il retient de nombreux glaciers derrière lui. S’il venait à se détériorer comme le Larsen B en 2002 (ce qui semble être le cas), ces glaciers auront une barrière principale en moins pour les retenir de rejoindre l’océan.

Au mois de novembre 2016, des mesures effectuées par la NASA montraient que cette fissure faisait alors environ 112 km de long, 90 mètres de large et 500 mètres de profondeur. Mais au rythme où celle-ci s’agrandit, l’iceberg pourrait se détacher au cours des prochaines semaines, explique Adrian Luckman, professeur de glaciologie à l’Université de Swansea au Royaume-Uni et membre du projet MIDAS à la BBC

Source