Il sera bientôt possible de signaler sur le célèbre réseau social, les statuts Facebook présentant un caractère suicidaire. Il s’agira d’une solution participative destinée à appeler à l’aide lorsqu’une personne laisse entendre vouloir en finir avec la vie, et la soutenir.
L’annonce a été faite par Facebook dans un communiqué ce 14 juin 2016 :
« Avec l’aide de ces nouveaux outils, si quelqu’un publie sur Facebook quelque chose qui vous inquiète, vous pouvez contacter cet ami directement et vous pouvez aussi nous le signaler. Nous avons des équipes dans le monde entier, 24 heures sur 24, qui passent en revue ces signalements. »
Jusqu’à aujourd’hui, une version test était utilisée par quelques utilisateurs anglophones. Cette initiative semble arriver à point nommé dans notre pays, après le suicide en direct sur Periscope d’une jeune femme de 19 ans dans l’Essonne, ce 10 mai 2016. Cette tragédie constituait une première dans notre pays puisque jamais personne n’avait auparavant partagé son suicide en direct.
« L’ergonomie propre à ces sites favorise les passages à l’acte, les transgressions en tous genres. Donc oui, ça pose à nouveau la question citoyenne, voire éthique et même morale, des gens qui créent ces applications » expliquait alors Michaël Stora, psychanalyste et fondateur de l’Observatoire des mondes numériques en sciences humaines (OMNSH), des propos recueillis par France 3.
Facebook semble donc être le premier réseau social désirant prévenir clairement les suicides en direct. Les utilisateurs témoins d’un post douteux pourront, comme pour les habituelles publications indésirables, le signaler. Selon Facebook, les contenus suicidaires auront la priorité sur tous les autres signalements.
Plusieurs options seront également proposées aux utilisateurs, comme le fait de joindre un ami commun ou une association, envoyer un message de soutien pré-rédigé, une précision apportée par le New York Times. Après un tel signalement, la personne montrant des tendances suicidaires recevra également, de la part du réseau social, un message de soutien proposant des liens de sites de conseils ainsi que des numéros de services d’assistance.
Une étude avait été menée en mars 2016 par des chercheurs américains en psychiatrie, des universités de Stanford et de Californie, dont les résultats ont été publiés dans la revue JAMA Internal Medicine. Ils avaient enquêté sur les aides apportées aux victimes d’agression ou de dépression par les applications de commande vocale pour smartphone comme Siri, Google Now ou encore S Voice.
« La vie est trop précieuse, ne pense même pas à te faire du mal », un message représentant le seul rempart contre le suicide sur l’application S Voice.
Les chercheurs estiment que d’une manière générale, les réponses de ce type d’application ne sont pas appropriées, ce qui est moins vrai pour les tendances suicidaires, car mieux prises au sérieux. En effet, dans ce cas précis, Siri et Google Now communiquent un numéro d’assistance, tandis que les versions françaises fournissent celui de SOS Amitié.
Sources : Sciences et Avenir – Les Numériques – France TV Info