L’extinction des dinosaures causée par deux astéroïdes ?

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Les chercheurs ont découvert un cratère tapi au fond de l’océan Atlantique d’âge similaire à celui de Chicxulub, au Mexique. L’étude scientifique, publiée le 17 août 2022 sur ScienceAdvances, rapporte que l’annihilation des dinosaures, qui marqua la fin du Crétacé il y a 66 millions d’années, aurait été déclenchée non pas par un, mais deux Armageddon.

L’anéantissement des dinosaures, tout comme 75 % des formes de vie de l’ère secondaire, résulterait d’un impact cométaire terrible. L’astéroïde, d’une douzaine de kilomètres de diamètre, se serait écrasé dans la péninsule du Yucatán, au Mexique. Cette théorie demeure à ce jour la plus plausible. Elle fut exposée il y a de cela quarante ans par un géologue à l’époque tout juste sorti des bancs de l’Université de Berlekey (États-Unis), Walter Alvarez.

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C’est en analysant les couches de roches sédimentaires que ce spécialiste s’est aperçu d’une brusque disparition du plancton à la fin du Mésozoïque. À partir de cette information et en remontant le cours des évènements, il en a clairement déduit qu’une extermination globale du vivant s’est produite 66 millions d’années avant notre ère. L’âge du cratère d’impact du Chicxulub correspondant à cette date fatale, de nombreuses modélisations ont su énoncer les caractéristiques de l’objet spatial potentiellement responsable de la crise du Crétacé-Tertiaire.

Une découverte inattendue

En 2020, un groupe de chercheurs composé de planétologues, géologues et géophysiciens sondait les eaux profondes de l’Atlantique. Son but était d’acquérir de nouvelles données concernant la dislocation des plaques continentales entre l’Afrique et l’Amérique du Sud. Grâce aux techniques d’imagerie par onde de choc, l’équipe est tombée sur un cratère sous-marin à 400 kilomètres des côtes de Guinée, immergé sous 300 mètres de fond. Ce dernier porte toujours certaines marques distinctives d’un impact cométaire, tel que l’agglomération chaotique du substrat autour de la cavité large de 8 km, l’élévation de ses bords ou encore son rapport hauteur-largeur. La structure est désormais nommée « le cratère de Nadir », en référence au volcan Nadir Seamount qui officie non loin de la zone. Par ailleurs, les études révèlent un âge comparable à celui du cratère mexicain.

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D’après des simulations informatiques, l’astéroïde responsable du cratère Nadir aurait mesuré 400 m de diamètre et se serait enfoncé au sein d’un océan profond de 800 m. En outre, la puissance dégagée à l’impact aurait égalé mille fois celle de l’éruption volcanique du Hunga Tonga, advenue en janvier dernier. Les répercussions auraient alors été cataclysmiques, engendrant des tremblements de terre et des tsunamis dévastateurs, sans compter bien sûr les débris dudit astéroïde éjectés au moment de la collision ainsi que les millions de tonnes de poussière disséminées dans l’atmosphère, perturbant le climat.

D’où proviendrait le second astéroïde ?

Dorénavant, les spécialistes tentent de déterminer si les deux impacts destructeurs se sont vraiment produits au même instant. La coïncidence serait pour le moins troublante si les objets n’avaient aucune origine commune. À cette époque, une structure cosmique de 400 mètres de diamètre perçait la couche de l’atmosphère terrestre tous les 700 000 ans environ. Il est donc fort peu probable que deux astéroïdes totalement dissemblables se soient juxtaposés lors de la crise K-T.

Les chercheurs imaginent également que l’impacteur principal pourrait s’être scindé en deux avant d’atteindre la surface. Les forces de marée auraient pu briser sa constitution, intacte avant l’approche du système Soleil-Terre-Lune.

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La troisième spéculation repose quant à elle sur un possible « carambolage » au niveau de la ceinture d’astéroïde située entre les orbites de Mars et Jupiter. En effet, il n’est pas à exclure qu’un objet de grande masse ait pu dévier une roche de ce réservoir cométaire durant sa course folle à travers le système solaire. Cela aurait permis la création d’un enchaînement funeste qui aurait détruit quasiment l’ensemble de la biosphère, dont la plupart des dinosaures non-aviens.