Des experts tentent de déterminer les causes de formation de la dernière période glaciaire

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Une nouvelle recherche menée par le professeur Karen Kohfeld de la Simon Fraser University (Canada) ainsi que le professeur Zanna Chase de l’Université de Tasmanie a examiné comment les océans ont expulsé le dioxyde de carbone en dehors de l’atmosphère, et dans les abysses aquatiques durant la dernière période glaciaire qui remonte de 125 000 à 18 000 ans. Cette étude permettrait de comprendre la formation d’une période glaciaire, notamment la dernière en date.

Depuis que les scientifiques ont observé que les niveaux de dioxyde de carbone étaient faibles pendant les périodes glaciaires, ils ont cherché à comprendre pourquoi. Les recherches des deux professeurs ont utilisé des fossiles pour établir une base de données mondiale sur les températures océaniques au cours des 125 000 dernières années. Leur recherche a compilé des enregistrements de température des océans avec d’autres études pour montrer comment le dioxyde de carbone s’est enfoncé en abysses aquatiques pendant différentes périodes glaciaires.

« Cette étude montre pour la première fois comment les températures ont changé dans l’ensemble des océans lorsque la Terre est entrée dans la dernière période glaciaire », explique Kohfeld. « Cette nouvelle compréhension des changements de température des océans suggère la présence de seuils importants dans le système climatique. Il est clair que certaines parties de ce système telles que la banquise autour de l’Antarctique ont réagi rapidement lorsque les océans se sont refroidis. D’autres parties comme les régions en profondeur confrontées à des courants thermohalins ont changé très lentement et ont nécessité un coup de refroidissement supplémentaire pour transformer le système dans un autre état, 30 000 ans après que la banquise ait changé. »

La collecte de températures sur une échelle de temps et à plusieurs endroits de la Terre permettrait de comprendre comment se forme une glaciation/Crédits Pixabay

En établissant des mesures directes qui ne fournissent que des températures océaniques durant les 100 dernières années, Kohfeld et Chase se sont tournés vers des indices chimiques et biologiques laissés par de minuscules fossiles dans la boue des fonds marins pour comprendre les températures passées. En comptant le nombre de fossiles froids et de fossiles chauds avec des préférences connues de températures distinctes, les scientifiques peuvent estimer les températures océaniques passées.

Chase et Kohfeld ont utilisé des ouvrages de la littérature scientifique pour étudier les températures en surface des océans. En récupérant des données provenant de 136 sites du monde entier, les chercheurs ont pu établir pas moins de 40 000 estimations de température. « Nous avons combiné les efforts de centaines de scientifiques », ajoute Chase, « ce qui en résulte, c’est une image remarquablement claire de la façon dont les océans ont changé pendant la dernière période glaciaire. »

La prochaine étape de la recherche va consister à récupérer des bases de données de températures pour les combiner avec des modèles paléoclimatiques afin de tester les théories. « Nous fournissons un ensemble de données de référence qui permettent aux scientifiques de modéliser l’océan et le climat à partir d’une période temporelle différente, ce qui peut améliorer notre modélisation des relations futures entre le carbone et le climat », explique Kohfeld.