Des astronomes repèrent une exoplanète en forme de ballon de rugby

exoplanète rugby
Crédits : ESA

En Ă©tudiant la courbe de lumière d’une Ă©toile situĂ©e Ă  plus de 1 500 annĂ©es-lumière, des astronomes ont repĂ©rĂ© une exoplanète de forme ovoĂŻde semblable Ă  celle d’un ballon de rugby. Ils pensent que la forme de la planète est causĂ©e par les forces de marĂ©e intenses de son Ă©toile. Les dĂ©tails de l’Ă©tude sont publiĂ©s dans la revue Astronomy & Astrophysics.

L’environnement extrĂŞme auquel sont soumises les planètes Ă  pĂ©riode orbitale ultra-courte en fait des laboratoires idĂ©aux pour Ă©tudier la physique planĂ©taire. En plus des tempĂ©ratures très Ă©levĂ©es, ils souffrent Ă©galement des forces de marĂ©e intenses qui conduisent Ă  une dĂ©formation de la forme de la planète. DĂ©couverte en 2014, l’exoplanète WASP-103b, 1,5 fois plus grande que Jupiter, en est un exemple.

SituĂ©e Ă  environ 1 530 annĂ©es-lumière de la Terre, cette exoplanète est un Jupiter chaud. Autrement dit, il s’agit d’une planète semblable Ă  Jupiter, mais qui, Ă  la diffĂ©rence de la patronne du Système solaire, Ă©volue très près de son Ă©toile. En l’occurrence ici, ce monde complète un tour de son hĂ´te en moins d’un jour terrestre. Autre diffĂ©rence importante avec notre gĂ©ante gazeuse locale : cette planète est oblongue. Autrement dit, elle est plus longue que large et est semblable Ă  un ballon de rugby.

Une planète sous pression

Pour en arriver Ă  cette conclusion, une Ă©quipe d’astronomes dirigĂ©e par Susana Barros, de l’Institut d’astrophysique d’Espagne, explique avoir scrutĂ© la courbe de lumière de transit de l’exoplanète. Autrement dit, les chercheurs se sont intĂ©ressĂ©s Ă  la façon dont celle exoplanète bloque une partie de la lumière de son Ă©toile en passant devant elle de notre point de vue.

Pour ce faire, l’Ă©quipe s’est appuyĂ©e sur le satellite CHEOPS, un tĂ©lescope spatial conçu pour Ă©tudier la structure des exoplanètes. Les chercheurs ont ensuite combinĂ© ces donnĂ©es avec celles des tĂ©lescopes Hubble et Spitzer. Sur la base de la courbe de lumière de transit de WASP-103b, l’Ă©quipe a finalement pu dĂ©terminer comment la masse de la planète Ă©tait rĂ©partie.

En principe, nous nous attendrions Ă  ce qu’une planète avec 1,5 fois la masse de Jupiter ait Ă  peu près la mĂŞme forme. En rĂ©alitĂ©, WASP-103b doit ĂŞtre suffisamment proche de son Ă©toile pour que les forces de marĂ©e dĂ©forment la sphère en une forme ovoĂŻde.

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Un graphique montrant certaines des caractéristiques du WASP-103b. Crédits : ESA

« C’est incroyable que CHEOPS ait pu rĂ©vĂ©ler cette minuscule dĂ©formation« , souligne Jacques Laskar, de l’UniversitĂ© Paris Sciences et Lettres. « C’est la première fois qu’une telle analyse est effectuĂ©e, et nous pouvons espĂ©rer que l’observation sur un intervalle de temps plus long renforcera cette observation et conduira Ă  une meilleure connaissance de la structure interne de la planète« .

L’Ă©quipe souligne que les futures observations de WASP-103b par le James Webb Telescope pourraient mettre de meilleures contraintes sur le rayon de la planète. Pour l’heure, l’observatoire poursuit cependant sa route vers le Point de Lagrange 2 qu’il devrait atteindre le 29 janvier prochain.