Une équipe d’astronomes ukrainiens annonce la découverte de cinq nouvelles exocomètes autour d’une étoile proche. Leur étude pourrait nous éclairer l’histoire de notre propre Système solaire. Les détails de ces travaux sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics.
Mis en orbite au mois d’avril 2018, TESS (abréviation de Transiting Exoplanet Survey Satellite) avait la lourde charge de succéder au télescope Kepler. Comme son prédécesseur, TESS utilise la méthode du transit pour mener à bien sa mission. Cette approche consiste à déceler de faibles et régulières baisses de luminosité stellaire qui témoignent généralement du passage répété de planètes entre l’observateur (TESS) et l’étoile hôte. Toutefois, ce n’est pas toujours le cas.
Cinq nouvelles exocomètes
Dans le cadre d’une étude, des astronomes de l’Académie nationale des sciences d’Ukraine, à Kiev, ont analysé plusieurs baisses de luminosité enregistrées dans le spectre de l’étoile Beta Pictoris, à environ 65 années-lumière de la Terre. D’après leur examen, ces dernières seraient l’œuvre non pas de planètes, mais de comètes. Elles seraient au nombre de cinq. Ces dernières évoluant autour d’une étoile autre que le Soleil, les astronomes parlent donc d’exocomètes.
Les chercheurs ont ici pu faire le distinguo dans la mesure où les transits de comètes sont plus raides et plus déséquilibrés que ceux d’exoplanètes, en partie à cause de leur longue queue.
Ce n’est pas la première fois que des exocomètes sont observées autour de cette étoile. La première détection avec TESS a en effet eu lieu en 2019. Des études antérieures ont également déduit que Beta Pic proposait en réalité deux groupes différents d’exocomètes avec des propriétés différentes. Cependant, la découverte de nouveaux objets de ce type reste toujours très intéressante.
En effet, au sein de notre système, qui regorge lui-même de comètes, ces objets sont étudiés comme des reliques du passé. Ils fournissent en effet des indices sur la chimie de la formation de la Terre et de ses planètes voisines. Les comètes sont également soupçonnées d’avoir joué un rôle clé dans l’apparition de la vie sur notre planète en livrant de l’eau et d’autres composés essentiels. Ainsi, si l’histoire de notre propre Système solaire dépend tellement des comètes, comment pourrions-nous espérer comprendre d’autres systèmes planétaires sans connaître les leurs ?
Un regard en arrière
La découverte est d’autant plus intéressante que Beta Pictoris est une étoile beaucoup plus jeune que le Soleil. Elle n’est en effet âgée que de seulement dix à quarante millions d’années (contre 4,6 milliards d’années pour le Soleil), ce qui en fait un instantané utile permettant de mieux appréhender la jeunesse d’un système planétaire. Nous savons également qu’une planète géante onze fois plus grande que Jupiter et un énorme disque de poussière de près de quarante milliards de kilomètres de diamètre entourent cette jeune étoile.
Ces disques, où se forment les objets (planètes, planètes naines, comètes, etc..) qui tourneront ensuite autour de Beta Pic, sont souvent des endroits chaotiques et violents. Pour cette raison, les comètes peuvent encore se rapprocher beaucoup plus souvent de leurs étoiles, ce qui permet leur détection. Ensuite, les choses tendent à se calmer et les comètes sont très souvent reléguées dans les confins glacés de leur système.
S’il y a donc un point à retenir de cette découverte, c’est que les exocomètes paraissent définitivement communes, du moins autour d’une étoile comme Beta Pic. Les scientifiques s’attendent donc à ce que TESS en découvre bien d’autres à l’avenir. Le James Webb Telescope, qui doit entamer ses premières observations cet été, pourrait également aider les astronomes.