Europa Clipper, la prochaine mission vers la lune de Jupiter

Crédits : NASA/JPL-Caltech/SETI Institute

La prochaine mission de la NASA à destination d’Europe, le satellite naturel couvert de glace de Jupiter qui renferme un vaste océan salé, a officiellement un nom : Europa Clipper.

Avec un coût estimé à deux milliards de dollars, la mission devrait quitter la Terre en 2020 pour aller explorer le potentiel d’Europe d’abriter la vie. Elle a officiellement été baptisée Europa Clipper, ce qui a longtemps été son nom officieux comme l’ont annoncé des responsables de la NASA le jeudi 9 mars dernier.

Avec un diamètre de 3 121 kilomètres, Europe est le quatrième plus gros satellite de Jupiter et le sixième du système solaire. Sa surface est composée de glace et se trouve être la plus lisse de tout le système solaire. Si elle intéresse particulièrement la NASA, c’est parce qu’elle est renferme un vaste océan salé qui entre en contact avec un plancher rocheux comme notre propre océan. Le nom « Clipper » est un clin d’œil aux navires commerciaux à trois mâts conçus pour naviguer rapidement afin de livrer des denrées à travers le monde durant le XIXe siècle.

« Dans la grande tradition de ces navires classiques, le vaisseau spatial Europa Clipper naviguera vers Europa à une cadence rapide aussi souvent que toutes les deux semaines en fournissant de nombreuses opportunités d’enquêter sur cette lune de très près », écrit la NASA dans un communiqué. « Le premier plan de mission comprend entre 40 et 45 survols de la lune, au cours desquels le vaisseau imagera la surface glacée de la lune à haute résolution et enquêtera sur sa composition et la structure de sa coquille intérieure et glacée ». 

Si la sonde devra s’éloigner et revenir à plusieurs reprises, c’est parce qu’elle ne pourra rester très longtemps dans l’environnement autour de Jupiter où les radiations sont puissantes. « Au cours de chaque orbite, le vaisseau spatial ne va passer que peu de temps dans la zone de radiation. Il rassemble une énorme quantité de données scientifiques, puis accélère et s’éloigne de là », explique Robert Pappalardo, un des scientifiques du projet.

Pour les astrobiologistes, Europe constitue avec Encelade (satellite naturel de Saturne) l’une des candidates les plus sérieuses dans le système solaire pour la recherche de forme de vie. En effet, les deux lunes abritent des océans d’eau liquide sous leurs coquilles glacées et ces océans sont très probablement en contact avec le plancher rocheux. « Cela rend possible un grand nombre de réactions chimiques intéressantes », selon les experts.