En 72h, une intelligence artificielle apprend les échecs et se hisse à un niveau international

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Grande première dans le monde numérique : une intelligence artificielle a vaincu ses adversaires aux échecs en utilisant d’autres raisonnements que la force brute. Celle-ci a rejoint en 72 heures les 2,2% de machines les plus performantes du monde.

Il y a 20 ans, le superordinateur Deep Blue a vaincu le célèbre champion Garry Kasparov, bien que cette victoire a été en 2012, attribuée à un bug informatique. Désormais, les ordinateurs sont devenus bien plus performants que les humains pour pratiquer ce jeu de réflexion. Malgré leur évolution, surtout au niveau de la vitesse de calcul, ces ordinateurs n’ont pas changé leur mode de raisonnement, à savoir la force brute, se traduisant par la recherche permanente des meilleurs coups, par anticipation en piochant parmi des milliers de coups possibles.

Cette intelligence artificielle se nomme Giraffe et est le fruit du travail de Matthew Lai chercheur à l’Imperial College London. Cette machine se rapproche d’un raisonnement plus humain. En effet, Giraffe va considérer l’échiquier dans son ensemble afin de trouver les coups les plus pertinents sans jouer l’intégralité des coups à l’avance. En 72 heures, Giraffe a battu d’autres machines qui « s’entrainent » depuis des années. Cette machine marche à la déduction, nous sommes donc loin des supercalculateurs.

« A la différence des joueurs d’échecs virtuels qui existent aujourd’hui, Giraffe tient sa force de jeu non pas de sa capacité à anticiper longtemps à l’avance, mais à celle d’être capable de discerner les positionnements les plus pertinents avec exactitude et à comprendre des situations complexes qui peuvent sembler intuitives aux yeux des humains, mais qui ont longtemps été hors d’atteinte pour les machines » explique Matthew Lai dans un article publié par le MIT Technology Review le 14 septembre 2015.

Ce dernier voudrait adapter sa machine à la pratique du jeu de go, un jeu de stratégie d’origine chinoise sur lequel l’humain garde un temps d’avance.

Sources : MIT Technology ReviewRegards sur le numerique

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