En 2016, à quoi ressemble le marché de la drogue en Europe ?

Crédits : Sammisreachers/Pixabay

Les drogues sont de plus en plus nombreuses en Europe, disponibles et dangereuses. Telles sont les inquiétantes conclusions du rapport 2016 de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT). 

Comme tous les ans, l’OEDT a délivré son rapport sur l’état de la consommation de drogue en Europe. On y apprend que le marché ne cesse de grandir, que le cannabis reste la substance majoritairement présente et que l’on observe une résurgence de l’ecstasy/MDMA (drogue de l’amour). Les chiffres sont assez inquiétants, car plus de 88 millions des Européens de 15 à 64 ans ont déjà consommé des drogues, soit plus d’un quart de la population globale. Retour sur quelques points significatifs de ce rapport.

La prédominance du cannabis

Dans les aspects les plus marquants du rapport, on peut relever la prédominance du cannabis. Car il s’agit bien de la drogue la plus consommée en Europe. Le rapport souligne que 51,4 millions d’hommes et 32,4 millions de femmes en ont déjà consommé une fois. Plus marquant encore, 16,6 millions des jeunes de 15 à 34 ans ont consommé du cannabis au cours des douze derniers mois.

Il représente 38% du marché des produits illicites, loin devant l’héroïne (28%) et la cocaïne (24%). Surtout, les niveaux de teneur en principe actif de l’herbe et de la résine de cannabis se révèlent historiquement élevés : 12% pour l’herbe et 21% pour la résine. Ce qui aggrave les risques liés à la consommation.

La réapparition de l’ecstasy

Substance de synthèse, la MDMA est généralement consommée sous forme de comprimés d’ecstasy (bien qu’elle soit aussi de plus en plus disponible sous forme de « cristal », en poudre). Une consommation qui réapparaît, non seulement auprès de consommateurs de stimulants classiques, mais également avec de nouveaux jeunes usagers qui se procurent ce produit trop facilement accessible dans des environnements festifs (concert, festival…).

La diversité des supports de cette drogue trouvable en poudre, cristaux et comprimés fortement dosés la rend de plus en plus attractive. Des couleurs, des formes, des logos, il existe toute sorte de « stratégies marketing » appliquées par les producteurs pour améliorer la réputation de la MDMA. Une drogue qui avait presque disparu pendant une longue période à cause de sa piètre qualité et des différents accidents causés. Aujourd’hui elle resurgit, avec pas moins de 14 millions d’Européens qui en auraient déjà consommé, la majorité entre 15 et 34 ans.

La consommation en fonction de la zone géographique

Sur le marché des stimulants, des disparités régionales apparaissent. Dans l’Europe de l’Ouest et du Sud, c’est la consommation de cocaïne qui est la plus élevée. Dans L’Europe de l’Est, c’est plutôt la consommation d’amphétamines qui domine.

L’OEDT constate également une tendance et un produit qui laissent à craindre pour l’avenir : l’offre de drogue en ligne de plus en plus abondante, en particulier sur le « Darknet » (internet caché, non référencé par les moteurs de recherches). On peut y trouver des nouvelles substances psychoactives de synthèse, issues de conceptions chimiques fréquemment modifiées pour garder un temps d’avance sur le cadre légal. Pas moins de 98 nouvelles ont été signalées en 2015. Substances dont les dégâts pour la santé, bien qu’en partie constatés, sont encore très méconnus.

Sources : l’Obs ; Euronews