Ce mardi 29 novembre 2016, l’Ukraine inaugure le dôme qui couvrira le réacteur accidenté du site de la centrale nucléaire de Tchernobyl avec l’objectif d’assurer la sécurité sur le site pour les cent ans à venir. Un projet gigantesque.
Avec une masse de 36 000 tonnes (équipements inclus), une hauteur de 108 mètres et une longueur de 162 mètres, le dôme de recouvrement du réacteur accidenté de Tchernobyl inauguré ce mardi 29 novembre à 10 h GMT possède des caractéristiques hors norme. Son financement l’est aussi avec plus de 2 milliards d’euros financés par la communauté internationale avec l’objectif d’assurer la sécurité sur le site pendant une centaine d’années.
Ces dimensions reviennent à « couvrir le Stade de France ou la Statue de la Liberté », comme cela est expliqué dans un communiqué par Novarka, coentreprise des groupes français Bouygues et Vinci à l’origine de la conception de l’arche. Cette conception prévoit justement à la fois le confinement des matières radioactives et du sarcophage existant, mais également les opérations futures de démantèlement du réacteur numéro 4 grâce aux différents équipements de cette cloche de confinement.
La catastrophe de Tchernobyl remonte à trente ans, c’était le 26 avril 1986. Un premier « sarcophage » avait été construit en l’espace de 206 jours par environ 90 000 personnes pour isoler le réacteur accidenté. Un sarcophage de 7 300 tonnes construit dans des conditions extrêmement difficiles. « Cela a été fait grâce aux efforts surhumains de milliers de gens ordinaires. Quels étaient leurs moyens de protection ? Ils travaillaient dans des tenues ordinaires d’ouvriers de construction ! », déclare Anna Korolevska, directrice adjointe du musée de Tchernobyl à Kiev.
Ce premier sarcophage avait une durée de vie prévue d’environ 30 ans, mais il a fallu effectuer des travaux de renforcement et de réparations à plusieurs reprises en 1999, 2001, 2005 et 2006. « C’est une construction potentiellement dangereuse qui représente une menace pour l’environnement et pour la population », explique Sergui Paskevitch de l’Institut des problèmes de sécurité des centrales nucléaires de l’Académie des sciences d’Ukraine dans des propos relayés par sciences & avenir.
L’installation de cette nouvelle arche s’imposait donc et celle-ci sera capable de résister notamment à un séisme d’une intensité maximale de 6 sur l’échelle de Mercalli. Celle-ci sera opérationnelle à la fin de l’année 2017.