Deux tombes Mayas découvertes pourraient nous en apprendre sur la mystérieuse Dynastie des Serpents

Crédits : Alexandre Tokovinine/University of Alabama

Au Guatemala, des archéologues ont mis à jour deux tombes Mayas qui ont « miraculeusement échappé » aux pillards. Les artéfacts retrouvés pourraient nous en apprendre davantage sur la mystérieuse Dynastie des Serpents.

Les tombes, retrouvées dans les ruines antiques de Holmul, à environ 500 kilomètres au nord de Guatemala City, datent d’entre 650-700 après JC, époque où la civilisation précolombienne dominait encore ces terres, juste avant qu’elle ne tombe mystérieusement. À l’intérieur des tombes, des artéfacts retrouvés pourraient nous donner de nouveaux indices sur l’histoire de la Dynastie des Serpents, dirigeants de l’Empire Maya il y a 1.300 ans, qui ont régné pendant plusieurs générations à environ 160 km au nord des tombes de Holmul.

Parmi les trésors, dans la première tombe ont été retrouvés le squelette d’une personne d’âge moyen dont les dents étaient incrustées de jade, une coutume de la royauté Maya, ainsi qu’un tibia humain avec des inscriptions gravées dessus, « une trouvaille très, très rare », comme le rapporte l’archéologue Francisco Estrada-Belli, en charge des fouilles. Les épigraphistes sont sur le coup pour tenter de décrypter le texte mal érodé.

Les archéologues ont également fait une autre découverte fascinante : des hiéroglyphes appartenant à la Dynastie des Serpents. Cette famille a régné pendant des décennies sur l’empire Maya il y a 1.300 ans et utilisait des têtes de serpents comme emblème. Une frise sculptée près de l’une des tombes représente notamment cinq dirigeants, mais la personne découverte à l’intérieur de la tombe n’est probablement pas l’un d’entre eux, explique l’archéologue, la céramique retrouvée dans la tombe suggérant que le défunt aurait vécu bien après ces rois.

La seconde tombe, placée sous une autre pyramide, abritait également les ossements d’une personne d’âge moyen, accompagnés d’offrandes en céramique et d’un collier de jade, sorte de «trophée de guerre» dont les inscriptions suggèrent qu’il appartenait à un roi lointain. L’épigraphiste de l’équipe, Alexandre Tokovinine, a déclaré que « c’était la toute première constatation d’un artefact de jade avec le nom d’un roi de serpent inscrit dessus ». L’inscription se lit « Yuknoom Ti Chan, Saint-roi de Kaanul. » Nous savons aujourd’hui que le roi en question était un membre de la dynastie mystérieuse, mais sa référence dans une tombe découverte si loin de ses terres, à une centaine de kilomètres de là, suggère que son influence s’étirait bien plus loin qu’on ne le pensait.

Reconstitution du site archéologique de Holmul à l'époque classique. Credit: J Gonzalez, PACUNAM
Reconstitution du site archéologique de Holmul à l’époque classique. Crédits : J Gonzalez, PACUNAM (Fundación Patrimonio Cultural y Natural Maya)

Le site antique de Holmul, dans le bassin du Petén, est aujourd’hui considéré comme l’un des lieux les plus fascinants de la culture Maya. En 2013, une équipe d’archéologues révélait avoir découvert une frise monumentale mesurant huit mètres sur deux, représentant le torse et les jambes d’un gouvernant assis sur la tête d’un esprit de la montagne maya.

Pour Francisco Estrada-Belli, également en charge des fouilles à l’époque, les figures humaines représentées pourraient être des hauts dignitaires divinisés : « trois personnages principaux revêtus de riches atours de plumes de quetzal (l’oiseau national du Guatemala) et de jade, assis au sommet de collines personnifiées sous la forme de monstres » avait-il précisé.

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