Détérioration du sperme : vers la fin de la reproduction humaine ?

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Un ensemble d’études réalisées entre 1973 et 2011 a démontré que la quantité et la qualité du sperme des hommes occidentaux auraient décliné de façon significative durant cette période. Fait plus inquiétant encore, cette tendance semblerait continuer à s’accentuer.

Le 25 juillet dernier, les auteurs d’un article publié dans la revue Human Reproduction Update sont arrivés à la pessimiste conclusion que sans changement de comportement, les hommes occidentaux encouraient le risque d’infertilité.  

L’étude réalisée sur un échantillon de 42 935 hommes originaires de cinquante pays a révélé qu’en moins de quarante ans, leur concentration en spermatozoïdes aurait chuté de 52.4 % avec un déclin de la quantité totale de sperme de 59.3 %.

Les points clés de l’analyse ont démontré que ces évolutions négatives étaient principalement marquées en Europe, en Amérique du Nord et en Australie. Parmi 110 estimations réalisées sur des Occidentaux choisis au hasard, il a été calculé que leur concentration moyenne de sperme avoisinait les 99 millions par millilitre en 1973 et seulement 47,1 millions par millilitre 38 ans plus tard.

Bien que ces chiffres soient alarmants, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) semble estimer que le taux actuel reste largement suffisant à la conception d’un enfant. En se référant au spermogramme, il est possible de constater que l’organisation considère comme anormale, toute concentration inférieure à 15 millions par millilitre (après révision à la baisse en 2010). La dégradation demeure néanmoins extrêmement inquiétante : si cette tendance se poursuit, l’espèce humaine pourrait même être menacée.

Comment expliquer cette détérioration progressive du sperme ?

Plusieurs hypothèses expliquant ce déclin ont été émises, aucune n’a cependant été vérifiée.

La plus plausible reste celle des perturbateurs endocriniens : ces derniers correspondent aux agents chimiques, aujourd’hui omniprésents dans notre environnement, qui altèrent notre système hormonal. On les retrouve dans le plastique, les cosmétiques, les textiles, les pesticides et jusque dans les emballages de fast-food. Le tabac et le stress seraient également à l’origine de la perte de qualité du sperme, ces deux facteurs font indéniablement partie du quotidien des hommes aujourd’hui. Une autre étude également parue dans la revue Human Reproduction Update associerait le régime alimentaire des hommes à la qualité de leur sperme. Une alimentation riche en nutriments, antioxydants, vitamines et faible en acides gras aurait un effet positif sur le sperme tandis qu’un régime principalement composé de viande transformée, de produits laitiers, de sucres et d’alcool aurait quant à lui une influence négative sur le taux de fécondation de leur partenaire.

Ce ne sont cependant que des suppositions qui doivent encore être prouvées.

Sources : Human Reproduction Update (1) (2) ; Futura-Sciences