Des satellites qui retombent sur Terre ? Le phénomène est plus récurrent qu’on ne le croit !

Une météorite tombée en Russie / Crédits : Capture vidéo Youtube / AgencyNewsTrad

Comme vous avez pu le constater le week-end dernier, l’attention a été portée sur la station spatiale chinoise Tiangong-1, alors en perdition. Elle s’est finalement désintégrée dans l’atmosphère, malgré quelques débris venus s’écraser dans le Pacifique. Si la mort de cette station a fait la une de tous les journaux, il est à noter que le phénomène est assez récurrent. Selon l’Observatoire de la dynamique solaire, environ 100 tonnes de débris spatiaux brûlent en moyenne dans l’atmosphère terrestre chaque année.

Surveiller ces rentrées et avertir le public des dangers possibles est en effet devenu un travail routinier pour les spécialistes des débris spatiaux. Vous retrouverez parmi ceux-ci de vieux satellites, des vaisseaux spatiaux incontrôlés, des étages supérieurs de fusées usagées et divers objets mis au rebut – comme des couvertures de charge utile. Au fil du temps, ces débris sont ralentis par l’atmosphère supérieure de la Terre avant de succomber à l’attraction gravitationnelle. Lorsque des objets plus gros sont concernés, certaines pièces survivent néanmoins au processus de rentrée et atteignent la surface. Ce fut notamment le cas pour la station chinoise.

Dans la plupart des cas, ces débris tombent dans l’océan qui recouvre 70 % de la planète, ou loin de toute activité humaine. Alors qu’ils sont encore en orbite, ces objets sont suivis par un réseau de radar militaire américain, par le Bureau des Débris spatiaux de l’ESA et par d’autres agences et traqueurs de satellites indépendants. Cette information est partagée afin de minimiser les marges d’erreur et de préciser les fenêtres de rentrée prévues. Mais malgré tout, il y a toujours une incertitude.

« Avec nos connaissances actuelles et notre technologie de pointe, nous ne sommes pas en mesure de faire des prédictions très précises. Il y aura toujours une incertitude de quelques heures dans toutes les prédictions – même quelques jours avant la rentrée, la fenêtre d’incertitude peut être très grande », explique Holger Krag, du bureau des débris spatiaux de l’ESA. « Les satellites se déplacent si rapidement qu’ils peuvent parcourir des milliers de kilomètres pendant cette fenêtre temporelle, ce qui rend très difficiles les prédictions de rentrée atmosphérique. »

Sur les 100 tonnes de débris qui pénètrent dans notre atmosphère chaque année, la grande majorité consiste en de petits objets qui brûlent très rapidement. Ils ne représentent donc aucune menace pour les personnes ou les infrastructures. Les plus grandes chutes – environ une cinquantaine par an – entraînent parfois des débris qui atteignent la surface, mais ceux-ci atterrissent généralement dans l’océan ou dans des zones reculées. En fait, dans l’histoire du vol spatial, aucune victime de chute de débris spatiaux n’a jamais été confirmée.

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