Des gouttes de pluie tombant dix fois plus vite que ce qui est prédit par les lois de la physique ?

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En 2009, des physiciens observaient un Ă©trange phĂ©nomène : certaines petites gouttes de pluie tombaient plus rapidement que ce qui est prĂ©vu par les lois de la physique. Ils publient aujourd’hui une nouvelle Ă©tude qui rĂ©vèle que certaines de ces gouttes de pluie « ultrarapides » pouvaient tomber jusqu’Ă … dix fois plus vite que leur vitesse prĂ©vue.

Quel est le seuil de vitesse que ces gouttes de pluie ultrarapides semblent franchir ? La « vitesse terminale » est la vitesse atteinte par un objet lorsque la rĂ©sistance de l’atmosphère compense son poids alors qu’il est en chute libre. Ă€ ce moment, sa vitesse cesse d’augmenter. Par exemple, un homme atteint sa vitesse terminale au bout de 550 mètres de chute libre, et cette vitesse est de 195 km/h environ.

Mais en mesurant la vitesse de 1.5 million de gouttes de pluie tombĂ©es lors de six orages de pluie Ă  Charleston (Caroline du Sud, États-Unis), via l’Ă©mission d’un faisceau laser, des scientifiques ont tout bonnement constatĂ© que le seuil de « vitesse terminale  » avait Ă©tĂ© franchi. Plus prĂ©cisĂ©ment, ils ont constatĂ© que toutes les gouttes larges d’au moins 0.8 millimètre tombaient sur le sol Ă  une vitesse conforme aux lois de la physique, mais en revanche, 30 Ă  60% des gouttes dont la taille Ă©tait infĂ©rieure Ă  0.8 millimètre tombaient plus vite que leur vitesse terminale, certaines allant jusqu’Ă  atteindre une vitesse dix fois supĂ©rieure Ă  leur vitesse terminale.

Pour l’heure, deux hypothèses ont Ă©tĂ© avancĂ©es par les scientifiques. La première propose que ces gouttes de pluie ultrarapides seraient en fait issues de gouttes « parentes » plus grosses, lesquelles se fragmenteraient pour donner naissance Ă  plusieurs petites gouttes. Les gouttes « parentes » ayant une vitesse terminale plus Ă©levĂ©e du fait qu’elles soient plus lourdes, les petites gouttes auraient alors logiquement la mĂªme vitesse que celle de leurs dĂ©funtes gouttes « parentes ».

Une seconde hypothèse avance que ce phĂ©nomène s’expliquerait par la formation de turbulences derrière les gouttes d’eau, rĂ©duisant ainsi la rĂ©sistance de l’atmosphère exercĂ©e par les gouttes.

Source : Geophysical Research Letters