Des chercheurs pensent pouvoir soigner le syndrome de Takotsubo

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Également surnommé le syndrome du cÅ“ur brisé, le syndrome de Takotsubo survient généralement après un choc émotionnel ou physique. Il se caractérise par des anomalies de contraction du ventricule gauche pouvant laisser des stigmates. Des chercheurs australiens ont récemment décrit leurs travaux ayant pour but d’atténuer ces blessures du cÅ“ur.

Une maladie encore assez méconnue

Décrit pour la première fois en 1990 par un médecin japonais, le syndrome de Takotsubo est encore peu étudié à l’heure actuelle. Et pourtant, ce « syndrome du cÅ“ur brisé » porte bien son nom. Dans deux tiers des cas, une maladie cardiaque apparaît après un choc émotionnel ou physique.

« Cette cardiomyopathie de stress peut apparaître après un stress physique ou psychologique intense, le plus souvent chez une femme de plus de cinquante ans. Elle se traduit par des signes évocateurs d’un infarctus aigu du myocarde. Elle est transitoire, mais expose à un risque conséquent de complications (maladie cardiovasculaire grave secondaire) et de récidive« , pouvait-on lire dans un consensus d’experts publié en 2018.

Longtemps, les experts ont considéré le syndrome de Takotsubo comme bénin. En effet, les symptômes se résorbent souvent par eux-mêmes après quelques jours, voire quelques semaines. En revanche, certains patients ont connu des complications graves et dans certains cas, mortelles. Aujourd’hui, certains chercheurs continuent de tenter de définir les facteurs favorisant ou aggravant cette maladie pour laquelle il n’existe encore aucun traitement.

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Des résultats très encourageants

Néanmoins, une publication dans la revue Signal Transduction and Targeted Therapy le 20 avril 2021 donne un peu d’espoir. Des chercheurs de l’Université de Monash (Australie) estiment avoir trouvé une piste de traitement pour atténuer les dysfonctionnements cardiaques caractérisant le syndrome de Takotsubo. Les scientifiques ont manipulé une molécule spécifique : l’acide subéranilohydroxamique (ou Saha). Elle est présente sur le marché sous le nom de Zolinza, prescrite des lymphomes cutanés à cellules T et a donc des propriétés anti-cancer. Les chercheurs ont testé le médicament chez des souris sur lesquelles une injection d’isoprénaline permet de mimer le syndrome de Takotsubo. Rappelons que l’isoprénaline est une substance inotrope forçant la contraction du cÅ“ur. Les chercheurs ont donc observé les anomalies du ventricule gauche, ainsi que des dépôts de collagènes témoins d’une fibrose, deux symptômes caractéristiques du syndrome de Takotsubo.

Les chercheurs ont procédé à des injections d’acide subéranilohydroxamique au niveau du péritoine, la membrane enveloppant la cavité abdominale. Selon les résultats, les dépôts de collagène sont devenus moins importants. Autrement dit, les blessures qu’engendre l’isoprénaline sont moins graves. Les scientifiques ont expliqué que la substance agissait directement sur l’expression de certains gènes, dont ceux qui s’activent pour protéger le cÅ“ur après un stress. Ces travaux préliminaires doivent évidemment se poursuivre. Toutefois, les chercheurs considèrent qu’il s’agit ici d’une piste très sérieuse dans le traitement du syndrome de Takotsubo.