Le dernier instrument scientifique installé dans le ventre de VIPER

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Représentation d'artiste du rover VIPER sur la Lune. Crédit : NASA/Daniel Rutter

L’équipe de mission du rover VIPER, chargé de sonder la présence de glace d’eau près du pôle sud lunaire, a récemment intégré le quatrième et dernier instrument du véhicule. À quoi va-t-il servir et que sont les trois autres instruments ? Nous faisons le point.

Un chasseur de glace

La NASA s’apprête à lancer une mission ambitieuse pour explorer la surface de la Lune à la recherche de ressources potentielles en eau glacée. Cette matière sera cruciale pour la planification de futures missions habitées. Elle peut en effet être utilisée pour produire de l’oxygène et de l’hydrogène, essentiels pour la vie, mais aussi pour fabriquer du carburant des fusées. Le rover VIPER (Volatiles Investigating Polar Exploration Rover) jouera donc un rôle central dans cette quête scientifique et exploratoire.

La mission vise plus précisément à étudier les cratères situés près des pôles lunaires où la lumière solaire n’atteint pas directement le fond.

Plusieurs charges utiles

Pour opérer, VIPER sera équipé d’une suite d’instruments scientifiques sophistiqués. Parmi eux figure le MSOLO, un spectromètre de masse conçu pour analyser la composition des volatils présents dans le sol lunaire. Il fonctionne en ionisant les échantillons de sol collectés par le rover, puis en mesurant les masses des ions résultants.

VIPER utilisera également un autre spectromètre, le NIRVSS, conçu pour travailler dans la plage du proche infrarouge. En mesurant la manière dont la lumière est réfléchie par le sol lunaire dans différentes longueurs d’onde infrarouges, le NIRVSS permettra alors d’identifier les signatures caractéristiques des composés volatils.

La mission utilisera en outre le NSS, un spectromètre neutronique qui vise à détecter la présence de glace d’eau jusqu’à un mètre de profondeur dans le sol lunaire. Il fonctionnera principalement en mesurant les neutrons émis par le régolithe lunaire bombardé par des neutrons provenant du rover. Cette technique permettra ainsi de sonder les couches souterraines et de quantifier la distribution de la glace d’eau à différentes profondeurs.

Ces trois instruments, qui travailleront en synergie pour recueillir des données complètes, ont déjà été installés dans le ventre du rover au cours de ces derniers mois dans la salle blanche du Johnson Space Center de la NASA, à Houston.

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Le châssis du rover lunaire VIPER au Johnson Space Center de Houston. Crédits : NASA

Une perceuse intégrée

Récemment, l’équipe de mission s’est attelée à installer le quatrième et dernier instrument de la mission. Nommé TRIDENT (abréviation de The Regolith Ice Drill for Exploring New Terrain), il est conçu et développé par les ingénieurs de Honeybee Robotics à Altadena, en Californie. Il servira à creuser le sol sous la surface lunaire à l’aide d’une perceuse à percussion rotative. En plus de pouvoir mesurer la résistance et la compacité du sol lunaire, la foreuse transportera également un capteur de température pour effectuer des mesures sous la surface.

Peu de temps après l’intégration de TRIDENT dans la salle blanche, l’équipe a également testé avec succès sa capacité à se mettre sous tension, à déverrouiller les verrous qui maintiennent la foreuse en place pendant le lancement, à s’étendre sur toute sa profondeur de plus d’un mètre, effectuer un forage par percussion et revenir à sa position de rangement à l’intérieur du mobile.

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Une équipe d’ingénieurs se prépare à intégrer TRIDENT (abréviation de The Regolith Ice Drill for Exploring) dans le ventre du rover. Crédits : NASA/Bill Stafford

Pour rappel, le lancement de la mission est prévu pour le mois de novembre 2024 à bord d’une fusée Falcon Heavy de SpaceX. Le rover sera ensuite déposé par un atterrisseur lunaire nommé Griffin, développé par la société Astrobotic dans le cadre de l’initiative Commercial Lunar Payload Services de la NASA. Enfin, il atteindra sa destination à Mons Mouton, près du pôle Sud de la Lune.

Le coût total de la mission est d’environ 500 millions de dollars.