Découverte d’un nouveau reptile marin préhistorique

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Crédits : Tyler Stone

Une équipe de paléontologues a récemment identifié une nouvelle espèce de nothosauridé. Le reptile marin, petit et trapu, évoluait pendant la période du Trias il y a environ 240 millions d’années. Les détails de l’étude sont publiés dans le Journal of Vertebrate Paleontology.

Il y a quelques mois, des paléontologues de l’Académie chinoise des sciences et du Musée canadien de la nature sont tombés sur deux petits fossiles similaires, quasi complets, dans une carrière du comté de Fuyuan, au sud-ouest de la Chine. Ils ont tout de suite compris qu’il s’agissait de nothosauridés, une famille éteinte de reptiles marins ayant vécu au Trias, il y a entre 252 et 200 millions d’années.

De part leur taille, les chercheurs ont d’abord pensé que ces fossiles appartenaient à des nothosaures juvéniles. Une analyse plus approfondie a finalement révélé qu’ils s’agissait d’adultes, et qu’ils représentaient une toute nouvelle espèce.

Surnommé Brevicaudosaurus jiyangshanensis, cet ancien reptile aurait vécu il y a environ 240 millions d’années. À cette époque, la Terre était naturellement très différente. La plupart des continents d’aujourd’hui étaient encore regroupés. Les niveaux d’oxygène étaient également nettement inférieurs en raison d’une extinction de masse opérée douze millions d’années plus tôt, qui avait détruit de nombreuses plantes terrestres. Les dinosaures, de leur côté, commençaient seulement à voir le jour.

Pour les intéressé·es, notez qu’il existe une carte interactive vous permettant de voir où se situait votre adresse à cette époque. Vous pouvez également remonter jusqu’à 750 millions d’années.

Petit et trapu

Pour en revenir à notre reptile, B. jiyangshanensis utilisait sa queue courte et plate pour flotter et maintenir son équilibre dans les eaux peu profondes, à la recherche de petites proies. En outre, les os du reptile étaient visiblement très épais et denses, ce qui devait limiter sa capacité à nager rapidement mais augmenter sa stabilité sous l’eau.

D’après l’analyse de ses côtes, le reptile semblait également profiter d’une grosse paire de poumons. Nous savons que les nothosauridés avaient besoin de remonter à la surface pour respirer de l’oxygène. Aussi, il est probable que celui-ci pouvait rester un peu plus longtemps que les autres sous l’eau.

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Les deux fossiles de Brevicaudosaurus jiyangshanensis en vue dorsale. Crédits : Shang and al ., Doi: 10.1080 / 02724634.2020.1789651

Le docteur Qing-Hua Shang, principal auteur de l’étude, souligne que les membres antérieurs de Brevicaudosaurus jiyangshanensis étaient également plus fortement développés que ses membres postérieurs. D’après le chercheur, le reptile s’appuyait probablement dessus pour évoluer dans son environnement.

Enfin, B. jiyangshanensis présentait un étrier – le plus interne des os de la chaîne des trois osselets de l’oreille – particulièrement épais et allongé. Autrement dit, cela suggère qu’il jouissait d’une bonne audition sous l’eau. « Ce petit reptile marin à nage lente devait probablement maintenir sa vigilance pour éviter les grands prédateurs, tandis qu’il chassait lui-même dans les eaux peu profondes », concluent les chercheurs.