Découverte d’un fossile de serpent à quatre pattes vieux de 100 millions d’années

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Grâce à la découverte d’un fossile de serpent doté de quatre pattes et vieux de plus de 100 millions d’années, les scientifiques en savent désormais davantage sur les origines de cet animal. En effet, tout laisse désormais penser que ce reptile serait apparu directement sur terre, et non dans la mer comme le pensaient encore il y a peu certains spécialistes.

Le débat entre les scientifiques a longtemps fait rage pour déterminer si le serpent possédait une origine terrestre ou marine. Pour autant, une étude génétique comparative, réalisée par les chercheurs Nicolas Vidal et S. Blair Hedges en 2004, avait finalement mis en évidence que ces reptiles seraient bien nés sur terre, il y a de cela environ 150 millions d’années. Une découverte qui est aujourd’hui corroborée par la mise au jour, au Brésil, d’un fossile unique de serpent doté de quatre pattes.

Cette nouvelle espèce, baptisée Tetrapodophis amplectus, a donné lieu à une étude dont les résultats ont été publiés jeudi dernier dans la revue Science. Selon les conclusions des experts, l’animal mesurait environ 20 centimètres de long et aurait vécu entre 146 et 100 millions d’années, au début de l’ère du Crétacé. D’un point de vue anatomique et physiologique, de nombreuses similitudes avec les serpents modernes ont été repérées : présence d’écailles, mâchoire souple afin de faciliter la déglutition des proies imposantes, boîte crânienne allongée, museau court et dents crochues. En outre, ce reptile possédait, à l’instar de ses descendants constricteurs, une structure vertébrale permettant de réaliser des mouvements extrêmement souples en vue « d’étouffer » ses proies.

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Crédits : DAVE MARTILL / U. PORTSMOUTH

Au final, les chercheurs n’ont donc retenu qu’une seule différence majeure par rapport aux espèces actuelles, à savoir la présence de ces quatre membres caractéristiques. Or, comme le souligne le Dr Longrich, principal auteur de l’étude, la présence de « petites paumes » et de « longs doigts » laissent supposer que ces pattes étaient hautement spécialisées et qu’elles n’auraient pas servi à assurer la mobilité de l’animal. Les chercheurs estiment en effet que leur rôle se serait plutôt limité à la saisie des proies ou à l’accouplement.

Enfin, si cela ne suffisait pas, les auteurs ont également noté l’absence de longue queue qui caractérise la plupart des reptiles aquatiques, tels les crocodiles. Argument supplémentaire qui plaide donc en faveur d’une origine terrestre des serpents…

« Il s’agit du serpent le plus primitif connu à ce jour, et il n’est clairement pas aquatique », conclut ainsi le Dr Nick Longrich, relayé par la BBC.

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Crédits : DAVE MARTILL / U. PORTSMOUTH

Sources : BBC — AFP