Première signature d’un champ magnétique détectée sur une exoplanète

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Vue d'artiste de l'exoplanète 51 Pegasi b. Crédits : Wikipédia

Une équipe de chercheurs annonce avoir identifié la première signature d’un champ magnétique entourant une exoplanète. Autour de la Terre, ce type de structure agit comme un bouclier contre les particules énergétiques en provenance du Soleil. Les champs magnétiques pourraient jouer des rôles similaires sur d’autres mondes.

Une grande première

HAT-P-11b est une exoplanète de la taille de Neptune retrouvée à 123 années-lumière de la Terre. Dans le cadre d’une étude, une équipe s’est appuyée sur le télescope Hubble pour sonder les interactions de ce monde avec son étoile hôte dans l’ultraviolet.

Ces observations réalisées au cours de six transits (six passages de la planète devant son étoile) ont révélé la présence d’ions de carbone, des particules chargées qui interagissent avec des champs magnétiques, entourant la planète avant de s’en éloigner en une longue queue dans la direction opposée à l’étoile. Autour de la Terre, ce type de structures est également observé grâce à la magnétosphère.

Autrement dit, les données de Hubble ont permis d’identifier la signature du champ magnétique d’une planète en dehors de notre Système solaire. Il s’agit d’une première, dont les détails sont rapportés dans la revue Nature Astronomy.

Autour de la Terre, la magnétosphère agit comme un écran protégeant la surface des excès d’énergie du vent solaire. Sans elle, il n’y aurait tout simplement pas de vie telle que nous la connaissons. Le fait de s’appuyer sur le vent solaire pour le détourner implique également la déformation du champ magnétique autour de la Terre, lui donnant généralement une allure de queue de comète.

Ces champs ayant un rôle crucial dans la protection des atmosphères planétaires, la capacité de les détecter autour d’exoplanètes est une étape importante vers une meilleure compréhension de leur habitabilité. Notez que toutes les planètes et les lunes de notre système n’ont pas leurs propres champs magnétiques. Le lien entre les champs magnétiques et l’habitabilité d’une planète doit par ailleurs encore être étudié.

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Vue artistique de la magnétosphère terrestre déviant le vent solaire. Crédits : NASA

Faible métallicité

Les chercheurs ont également découvert que la métallicité de l’atmosphère de l’exoplanète (le nombre d’éléments chimiques plus lourds que l’hydrogène et l’hélium) était plus faible que prévu. Dans notre système, les géantes de glace Neptune et Uranus sont riches en métaux, mais proposent des champs magnétiques faibles, tandis que Jupiter et Saturne ont une faible métallicité, mais des champs magnétiques puissants. Ici, la faible métallicité atmosphérique de HAT-P-11b remet donc en cause les modèles actuels de formation d’exoplanètes.