Les chercheurs soupçonnaient déjà l’existence d’un vaste océan situé dans l’hémisphère nord de la planète rouge et de potentiels tsunamis qui auraient façonné les terres martiennes il y a plus de trois milliards d’années. Les soupçons viennent d’être levés, confirmés par la découverte d’un cratère large de 120 kilomètres.
La présence d’eau à l’état liquide sur Mars ne fait plus débat parmi les scientifiques. Quand Mars était encore une planète humide dans sa jeunesse, les chercheurs estiment qu’il y avait suffisamment d’eau pour la recouvrir entièrement sur une profondeur de 137 mètres. En réalité, cette eau formait probablement un océan qui recouvrait environ la moitié de l’hémisphère nord de la planète, atteignant par endroits des profondeurs de plus de 1,6 km. Qui dit océans, dit tsunamis et à l’époque, les impacts d’astéroïdes étaient nombreux.
Lors de la 48e Conférence consacrée aux sciences de la Lune et des Planètes (la Lunar and Planetary science Conference) qui se déroulait au Texas il y a quelques jours, une équipe internationale de chercheurs annonçait en effet avoir découvert un cratère qui serait un stigmate de l’impact violent perpétré par un méga tsunami. Et ce tsunami serait lui-même consécutif à la chute d’un astéroïde dans un océan. « Nous avons trouvé des dépôts caractéristiques de tsunamis le long de la frontière entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud de Mars », a notamment expliqué le Dr Costard, de l’Université Paris-Sud du CNRS.
Selon le scénario établi par les scientifiques, après le choc lié à l’astéroïde tombé dans un océan localisé dans l’hémisphère nord, des vagues de 150 mètres de haut auraient alors déferlé sur les vastes plaines de la planète rouge. Mais ce tsunami baptisé Lomonosov, du nom d’un scientifique polymathe du 18e siècle, ne serait qu’un exemple parmi tant d’autres. Les experts estiment en effet qu’il y a entre 3 et 3,5 milliards d’années, les impacts d’astéroïdes déclenchaient régulièrement des mégatsunamis sur la planète autrefois bleue et désormais rouge.
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