Dans le désert le plus sec de la Terre, la pluie apporte la mort

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Crédits : Flickr / Kevin Rheese

Le désert d’Atacama (Chili) est l’endroit le plus sec de la planète. Au cœur de ce désert se trouve une zone hyper-aride qui n’avait pas connu la pluie depuis au moins 500 ans. Des averses ont néanmoins été enregistrées au cours de ces deux dernières années. Et cette pluie n’était clairement pas la bienvenue.

Une région non adaptée pour la pluie

Pour la vie microbienne, du moins. Des averses de pluies ont en effet été enregistrées en 2015 et en juin 2017 dans une zone hyper-aride du désert d’Atacama. Ces pluies rares, attribuées aux changements climatiques opérés au niveau de l’océan Pacifique, auraient alors mené 75 à 87 % des espèces microbiennes endémiques à l’extinction. Pour les chercheurs, cette vie n’était tout simplement pas adaptée, elle n’avait « pas soif ». Les détails de l’étude sont publiés dans Scientific Reports.

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Le désert d’Atacama, l’endroit le plus sec de la planète. Crédits : Robin Fernandes/Flickr

« D’énormes dégâts sur les espèces microbiennes »

«Notre groupe a découvert que, contrairement à ce que l’on pouvait penser intuitivement, les précipitations jamais vues auparavant n’ont pas déclenché un épanouissement de la vie à Atacama. Au contraire, les pluies ont causé d’énormes dégâts sur les espèces microbiennes qui peuplaient la région avant les fortes précipitations», explique en effet le docteur Alberto G. Fairén, de l’Université Cornell  (États-Unis) et du Centro de Astrobiología en Espagne.

« Nos travaux montrent que les fortes précipitations ont entraîné l’extinction massive de la plupart des espèces microbiennes indigènes, poursuit le chercheur (…). Parfaitement adaptées pour prospérer dans des conditions de sécheresse extrême et dotées de stratégies optimisées pour l’extraction du peu d’humidité disponible dans leur environnement, ces organismes ont été incapables de s’adapter aux nouvelles conditions d’inondations soudaines, et sont morts d’un excès d’eau ».

Quid de la vie sur Mars ?

Cette nouvelle étude fait par ailleurs écho aux recherches actuellement menées sur Mars, qui visent à rechercher des traces de vie microbienne. Le désert d’Atacama présente en effet un environnement similaire à celui retrouvé sur la planète rouge. Nous savons également que Mars – également hyper-aride – a connu de fortes inondations il y a entre 3,5 à 3 milliards d’années.

Si tant est qu’une vie microbienne prospérait à cette époque, celle-ci aurait donc – au même titre que les microbes de l’Atacama – été soumise à un stress osmotique (différence dans la façon dont l’eau circule à travers les membranes de la cellule) similaire. « Par conséquent, note le chercheur, notre étude d’Atacama suggère que la récurrence de l’eau liquide sur Mars aurait pu contribuer à la disparition de la vie martienne, si elle existait, au lieu de représenter une opportunité pour à nouveau s’épanouir ».

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