Curcumine : quels peuvent en ĂȘtre les bienfaits ?

curcuma curcumine 2
Crédits : Guilleron / Wikimedia Commons

La curcumine fait partie des traditions culinaires indiennes depuis plus de 4000 ans. Ce pigment polyphénolique de couleur jaune est donc utilisé en cuisine mais également en tant que complément alimentaire. Ses propriétés pour la santé seraient plutÎt nombreuses.

Qu’est ce que la curcumine ?

La curcumine (ou difĂ©ruloyl-mĂ©thane) est le pigment principal du curcuma que l’on nomme Ă©galement « safran des Indes ». Il s’agit du colorant alimentaire E100, donnant une couleur jaune. En cuisine, on le retrouve dans des produits laitiers, des mĂ©langes secs, des sorbets et autres glaces. Certaines confiseries en contiennent aussi. A noter que la curcumine n’a pas beaucoup de goĂ»t en comparaison avec le safran traditionnel.

Par ailleurs, on l’utilise Ă©galement en tant que complĂ©ment alimentaire car les bienfaits de la curcumine sont multiples. En la consommant, il serait possible de prĂ©venir le cancer et de contribuer Ă  son traitement. Il existerait Ă©galement des effets positifs sur les ulcĂšres de l’estomac et les maladies inflammatoires. La curcumine est aussi connue pour soigner la gingivite, rĂ©duire l’hyperlipidĂ©mie, prĂ©venir le risque de maladies cardiovasculaires et de diabĂšte de type 2. Enfin, elle pourrait amĂ©liorer la performance cognitive chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer.

Traiter et prévenir le cancer ?

Dans un dossier complet, le magazine Passeport SantĂ© a rĂ©sumĂ© les travaux scientifiques concernant la curcumine. PremiĂšrement, rappelons que la recherche scientifique contre le cancer est trĂšs active. Des essais sont notamment en cours depuis 2011 aux États-Unis – via les US National Institutes of Health. Selon les scientifiques, les effets antioxydants et anti-inflammatoires de la curcumine pourraient jouer un rĂŽle dans la prĂ©vention et le traitement de ce type de maladie. Une Ă©tude in vitro menĂ©e en CorĂ©e du Sud et publiĂ©e en 2007 a montrĂ© que la curcumine inhibait la prolifĂ©ration des cellules cancĂ©reuses grĂące Ă  la production de certaines enzymes.

En ce qui concerne la prĂ©vention du cancer, les donnĂ©es cliniques sont encore peu nombreuses car les travaux existants intĂšgrent des Ă©chantillons ne dĂ©passant pas 25 personnes. Toutefois, il y aurait effectivement une prĂ©valence moins importante de certains cancers dans les pays oĂč l’on consomme beaucoup de curcuma.

curcuma curcumine
Crédits : taharbekkaye / Puxabay

Quid des autres maux ?

Pour le traitement de la maladie d’Alzheimer, les donnĂ©es cliniques sont insuffisantes. Ainsi, celles-ci ne permettent pas d’affirmer que consommer de la curcumine est bĂ©nĂ©fique pour les patients. Une augmentation des vitamines a bien Ă©tĂ© prouvĂ©e par certains travaux mais pas l’amĂ©lioration des fonctions cognitives. Au niveau de la gingivite, une Ă©tude randomisĂ©e de 2011 affirmait qu’un rince-bouche Ă  base de curcuma peut diminuer la contamination bactĂ©rienne de maniĂšre aussi efficace que la chlorhexidine. Pour l’arthrite rhumatoĂŻde, la curcumine s’était montrĂ©e aussi efficace que la phĂ©nylbutazone dans le cadre de travaux datant de 1980.

Deux Ă©tudes publiĂ©es en 2011 et en 2012 Ă©voquent un Ă©ventuel effet prĂ©ventif du curcuma en cas de diabĂšte. Dans la premiĂšre, des volontaires ont pris trois capsules de curcuma (750 mg – entre 75 et 85% de teneur en curcumine) deux fois par jour durant neuf mois. Selon les rĂ©sultats, 16% des participants du groupe placebo ont dĂ©veloppĂ© un diabĂšte, et aucun dans le groupe « curcuma » qui ont Ă©galement perdu du poids. Dans la seconde, des patients diabĂ©tiques avec une nĂ©phropathie – dont certains prĂ©sentaient une insuffisance rĂ©nale – ont pris 22 mg de curcuma trois fois par jour durant deux mois. Les rĂ©sultats ont montrĂ© une diminution de l’excrĂ©tion des protĂ©ines urinaires. Il est aussi question d’une baisse des niveaux de IL-8 – une molĂ©cule en lien avec une infection – ainsi que de TGF-ÎČ – un facteur de croissance qui s’exprime de maniĂšre anormale en cas de diabĂšte avec nĂ©phropathie.

En ce qui concerne le traitement des maladies inflammatoires chroniques, des maladies inflammatoires des intestins, des maladies cardiovasculaires, de l’HyperlipidĂ©mie ou encore du diabĂšte, il est question de rĂ©sultats encourageants. En revanche, les Ă©tudes sont trop peu nombreuses ou concernent trop peu de volontaires, si bien que d’amples recherches sont nĂ©cessaires afin d’obtenir de rĂ©elles certitudes.