Des chercheurs français disent être à l’origine d’une avancée sérieuse pour le traitement du diabète de type 2. Selon eux, l’identification d’une mutation de l’ADN permettrait une prise en charge plus précise des cas.
La génétique pour optimiser les traitements ?
« Le diabète correspond à un excès durable de la concentration de glucose dans le sang. Dans le cas du diabète de type 2, ce phénomène est provoqué par une perturbation du métabolisme glucidique. Si elle apparaît progressivement et insidieusement, la maladie a des conséquences graves, voire mortelles, à long terme » peut-on lire dans une publication de l’INSERM datant de 2019.
En France, pas moins de 5 millions de personnes sont atteintes de diabète de type 2. D’une manière générale, il faut savoir que 90 % des diabétiques sont atteint du type 2 et que celui-ci multiplie par 3,5 les risques d’infarctus du myocarde. Malheureusement, les thérapies plurimédicamenteuses actuelles ne peuvent éviter les complications dégénératives. Si des progrès sont notables, l’hypothèse de mutations génétiques permettant l’optimisation des traitements restait encore en suspens concernant 99 % des cas.
La clé : des mutations de l’ADN
Selon une publication dans Medscape le 30 septembre 2020, une étude pilotée par l’Université de Lille laisse penser qu’une prise en charge plus précise est possible. Selon les directeurs de l’étude, les patients atteints d’un diabète type 2 seraient porteurs d’une mutation de l’ADN. Les scientifiques ont analysé les génomes de 74 629 individus provenant d’études françaises, britanniques et étasuniennes. Selon les résultats présentés récemment lors du meeting de l’European Association for the Study of Diabetes (EASD), 2 % des patients d’âge mûr seraient porteurs de mutations de gènes liés au diabète monogénique.
Il s’agit du gène codant la glucokinase, mais aussi d’autres gènes actionnables comme ABCC8, HNF1B, HNF4A ainsi que KCNJ11. Nous savions déjà que les diabètes familiaux en lien avec la glucokinase entraînent rarement des complications. Toutefois, les patients reçoivent tout de même des traitements lourds. Citons par exemple les injections d’insuline, que l’on pourrait stopper ou au moins réduire. Pour les chercheurs, des traitements non insuliniques pourraient se révéler plus efficaces, mais également moins coûteux.
L’étude permettra dans un futur proche de délivrer des diagnostics plus fins. Il s’agira surtout d’éviter aux patients des traitements lourds et onéreux ne ciblant vraiment pas la cause du diabète. Enfin, les chercheurs ont annoncé de prochaines études concernant les patients porteurs de mutations dans les gènes actionnables du diabète monogénique.