Covid-19 : un chercheur pense que la crise actuelle n’est qu’un avant-goût

afrique
Crédits : emmagrau/Pixabay

Un spécialiste en développement durable estime que les troubles actuels liés au Covid-19 ne sont que les prémices de la catastrophe climatique à venir. L’intéressé est notamment l’auteur d’un article de recherche controversé ayant suscité la polémique il y a deux ans.

Le Covid-19, une « répétition générale »

Jem Bendell est professeur de développement durable et fondateur de l’Institut de leadership et de développement durable (IFLAS) de l’Université de Cumbria (Royaume-Uni). Or, ce dernier commente assez régulièrement l’actualité climatique. En 2018, l’intéressé a publié Deep Adaptation: A Map for Navigating Climate Tragedy (PDF en anglais / 31 pages), un article de recherche controversé.

Dans cet article aux forts relents collapsologiques, Jem Bendell pointait la nécessité de mesures radicales pour inverser la tendance de l’actuel dérèglement climatique. En cas de laxisme, la civilisation pourrait selon lui s’effondrer dans une dizaine d’années seulement. Interrogé à propos de l’actualité liée au Covid-19 dans un article de Bloomberg publié le 28 mars 2020, Jem Bendell a déclaré :

« Dans les sociétés industrielles modernes, les retombées du Covid-19 ressemblent à une répétition générale pour le type d’effondrement que le changement climatique risque de provoquer. Cette crise révèle la fragilité de notre mode de vie actuel. »

paysage post apocalyptique
Crédits : Pixabay

Polluer augmentera le risque de pandémie

Selon le chercheur, les perturbations du climat et les incendies notamment sont des effets très visibles du dérèglement climatique. Ces événements perturbent aussi les routes migratoires des animaux. Or, ceci aurait un lien indirect avec l’apparition des pandémies. Désormais, certaines espèces animales migrent vers des zones habituellement plus fraîches. Autrement dit, les êtres humains sont davantage exposés à des risques de transmission de virus.

Jem Bendell est catégorique : continuer à polluer de la sorte augmentera la probabilité de futures pandémies. Toutefois, le chercheur ne fait pas que des émules. Citons notamment Michael Mann, professeur de science atmosphérique à l’université d’État de Pennsylvanie (États-Unis). Celui-ci estime que les prévisions de Jem Bendell vont trop loin et représentent un parfait exemple de catastrophisme climatique.

D’autres prennent ces prévisions avec sérieux. Un article publié par The Guardian en octobre 2019 relatait les déclarations de Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre. Celui-ci estimait que l’humanité devait prendre en compte le risque d’effondrement généralisé en raison du dérèglement climatique. En tout cas, de nombreux chercheurs s’accordent pour dire qu’en l’absence de mesures concrètes, le dérèglement climatique aura des effets terribles sur les êtres vivants en général.